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Les “cadeaux� de Bouteflika
Campagne prématurée du président candidat
Publié dans Liberté le 28 - 02 - 2004

À mesure que l’élection du 8 avril se précise, le candidat Bouteflika sort le grand jeu.
Il investit le “marché électoral� tambour battant en mobilisant tous ses hommes de main.
L’un des débats qui agitent la scène pré-électorale algéroise, depuis quelques jours, se résume à une question : Bouteflika a-t-il moralement le droit d’user et d’abuser de l’argent public pour cartonner dans l’audimat électoral et s’assurer une longueur d’avance sur ses adversaires ? Ouyahia a bien clarifié la chose, hier, en répliquant à ceux qui reprochent à Bouteflika de distribuer les deniers publics, sur un air de forcing sur l’électorat en allant presque “acheter� les voix des Algériens aux quatre coins du pays. “Le Président a le droit de faire ce qu’il veut jusqu’au 8 avril !�, a martelé le chef du gouvernement. Il est évident que le chef de l’État et néanmoins candidat à sa propre succession a parfaitement le droit, dans la forme, d’agir comme il le fait, les textes réglementaires lui étant parfaitement favorables. Mais les autres candidats ne sont pas dupes et n’ont de cesse d’attirer l’attention sur le fort accent électoraliste de ces sorties de terrain et sur l’avantage substantiel que prend sur eux le Président sortant du fait qu’il a les moyens de l’État de son côté, sans s’embarrasser d’aucun garde-fou moral, un célèbre lieu commun voulant qu’il n’y ait pas de morale en politique.
Ce qui a surpris les observateurs, c’est surtout la frénésie avec laquelle Bouteflika est en train de battre campagne, investissant le “marché électoral� avec un appétit féroce, comme en témoigne le “marathon� qu’il a déclenché avec la promesse de sillonner toute l’Algérie au nom de son programme de relance économique et son programme complémentaire au développement local, les deux étant crédités d’une enveloppe globale de 36 milliards de dollars.
4 093 milliards de centimes ont été déboursés au titre d’un budget d’équipement additif au cours des huit visites qu’a accomplies Bouteflika, depuis le 5 février dernier, et qui l’ont mené, dans l’ordre, dans les wilayas d’Adrar, Ghardaïa, Mostaganem, Tamanrasset, Illizi, Sidi Bel Abbès, Oran et Ouargla. Au total, douze visites ont été programmées par Bouteflika au titre de la pré-campagne. Il doit se rendre, le 2 mars prochain, à El-Oued, après quoi, il doit enchaîner sur Biskra, Annaba et enfin Sétif.
Bouteflika a su, avec un art consommé, mettre à profit ses pérégrinations pour s’allier toutes les notabilités du pays et autres officines de terroir, à commencer par les zaouïas dont il a curieusement parcouru tout le spectre, qu’elles soient d’obédiences Tidjania, Rahmania, Kadiria, Hibria ou autre.
Ce n’est pas fortuitement qu’il a entamé sa dernière tournée depuis Adrar, sachant qu’il compte de solides appuis dans le Touat, où il est allé tout droit cueillir la baraka de la maison du cheikh Sidi Mohamed Belkbir, ainsi que celle de son ami de longue date, le cheikh Hammi, patron d’une zaouïa éponyme.
Sa prodigalité qui, entourée des plus grandes précautions en termes d’écriture comptable et d’astreintes budgétaires, a su trouver le bon dispositif légal pour se tailler un chemin balisé vers l’urne, n’aura d’égale que sa capacité de contourner les pires obstacles et les tourner à son avantage. À Ouargla, une wilaya entière s’est soulevée et l’homme, imperturbable, est allé tranquillement prendre son “bain de foule� quotidien, avant de le compléter d’un “bain de fuel� à Hassi-Messaoud, laissant les jeunes crier leur ras-le-bol dans le désert.
Non satisfait d’avoir eu droit à un effet d’annonce tonitruant (superbement répercuté par l’ENTV), jouant là encore sur le suspense comme en 1999, avant d’abattre ses cartes devant un aréopage de personnalités et de sensibilités de tout acabit ameutées en force à l’hôtel El-Aurassi pour entendre l’oracle du messie, Bouteflika n’hésite pas à dépêcher ses lieutenants et autres “capos� répandre la bonne parole et dire le plus grand bien de son quinquennat.
Zerhouni, ainsi, se croit obligé, à chacune de ses conférences de presse couronnant les visites du Président, d’établir une comparaison, chiffres à l’appui, entre l’état de la nation héritée par Bouteflika à son arrivée au pouvoir en 1999, et ce qui a été accompli sous sa gouvernance. Ouyahia multiplie, de son côté, les shows médiatiques dont le tout dernier, celui de Djenane El-Mithaq, a tous les atours d’une parade de campagne, mettant en branle tout son talent rhétorique pour vendre l’image de son patron. “Au cours de la dernière année, nous avons enregistré un taux de croissance économique de 6,8%. Jamais une telle performance n’a été atteinte depuis 1986�, a-t-il martelé avec emphase. De son côté, Temmar a eu à animer, jeudi dernier, une table ronde au siège de la présidence pour vanter le quinquennat bouteflikien et défendre son bilan économique. Les résultats de la table ronde feront par deux éditions successives la Une d’El Moudjahid, la deuxième étant une “rediff� qui coïncidait avec l’annonce par Bouteflika de sa candidature à sa propre succession. Dans le même temps, le chef de l’État signe deux décrets à fort impact populaire : il oblige d’un côté les employeurs, publics ou privés, à reprendre leurs employés qui reviennent du service militaire. Par ailleurs, il autorise, désormais, les locataires de logements ou de locaux OPGI, occupés avant le 1er janvier 2004 de se porter acquéreurs de ces biens.
Que cachent tant d’effusions ? Le procédé n’a pas de secret : le Président veut à tout prix rempiler en jouant aux “vases communicants� avec le candidat. Il le fera jusqu’au 8 avril et plus encore, jusque dans les temps morts.
M. B.


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