Les opposants à Amar Saâdani ne désarment pas et ne sont nullement impressionnés par la tenue, hier, d'une session du comité central. Pour Abderrahmane Belayat, "les auteurs de l'imposture du 29 août se sont vautrés dans l'illégalité et, actuellement, pataugent dans la boue". Pour lui, ce qui résulte de la réunion d'El-Aurassi est "nul et non avenu et de nul effet". Abderrahmane Belayat estime que si les partisans de Saâdani "croient que c'est une victoire, celle-ci est sans lendemain. C'est une victoire à la Pyrrhus". Celui qui était chargé de gérer les affaires courantes du parti depuis la destitution de Belkhadem reste fermement attaché à la légalité : "Lorsque la justice décidera, elle mettra à nu toutes ces prétentions." Abderrahmane Belayat remet en cause les chiffres concernant la présence à la réunion d'El-Aurassi. Pour lui, "le nombre est très contestable et n'est pas prouvé. De surcroît, et dans le fond, il n'y a pas eu la présence d'un huissier de justice. Or, la présence de ce dernier est obligatoire, selon la loi régissant les partis politiques. Pourquoi cette absence d'huissier ? Parce que lors de la réunion du 29 août, ils n'ont pas obtenu d'agrément pour sa tenue. L'administration ne peut pas être complice avec eux." Qualifiant la tenue de cette réunion de "fuite en avant", Abderrahmane Belayat annonce la tenue, ce dimanche, d'une réunion des opposants à Ammar Saâdani, à laquelle prendront part plusieurs membres du CC qui étaient présents à la réunion d'El-Aurassi, pour apporter leurs témoignages sur les dérapages constatés sur place. D'ailleurs, il notera que beaucoup de membres du CC avaient quitté la salle lorsque Saâdani avait commencé à citer les noms des présents. Tout en maintenant son appel en direction des membres du CC à "se ressaisir et à faire cesser cette mascarade", Belayat réitérera la volonté des opposants à tenir une session du comité central "en bonne et due forme". Tout en estimant que le parti devrait faire face à deux échéances politiques importantes que sont l'élection présidentielle et le congrès du parti qui devient une urgence, il estimera que les agissements de Saâdani enlèvent le sérieux du FLN. Concernant la motion de soutien à la candidature du président Bouteflika, Belayat commencera par une clarification juridique "entre un vœu exprimé par une personne ou un groupe de militants et une résolution qui fait suite à un débat inscrit dans l'ordre du jour". Or, pour lui, "la réunion est illégale et tout ce qui s'ensuit est illégal. Lorsqu'on veut parler de l'élection présidentielle, il faut une convocation express, avec le sujet et l'ordre du jour qui doivent être consacrés exclusivement à l'élection présidentielle. Pour nous, tout cela est du virtuel." A. B Nom Adresse email