L'Angleterre et l'Allemagne, qui se retrouvent mardi en amical pour un grand classique du football mondial, comptent sur ce match pour avancer dans la réflexion autour de leur effectif au Mondial-2014. Les interrogations ne sont toutefois pas les mêmes pour les deux camps car, pendant que les Anglais essaient de racler les fonds de tiroirs pour améliorer une équipe-type encore pleine d'inconnues, les Allemands, qui connaissent leur ossature, entendent mettre leur banc "dans les conditions du direct". "Le but c'était d'utiliser ces deux matches pour voir de nouveaux joueurs à des postes clés et l'Angleterre devant 80 000 personnes est le meilleur test pour eux", a ainsi reconnu le sélectionneur Joachim Löw trois jours après avoir obtenu un bon nul en Italie (1-1). "Ce n'est vraiment pas par manque de respect que nous présentons notre ‘équipe B'. En 2008, l'Angleterre nous avait battu sans Rooney, Gerrard et Lampard", a-t-il aussi rappelé, manifestement irrité par la tournure des questions. Toujours impressionnante et spectaculaire, son équipe a en effet des forces et des certitudes que son adversaire n'a pas encore. Et si elle a concédé un surprenant revers contre les USA (4-3) début juin, elle reste depuis sur six matches sans défaite et a surtout inscrit la bagatelle de 34 buts lors de ses 11 sorties en 2013. Sans Neuer, Lahm ou Özil, laissés au repos, ni Khedira, Gomez et Klöse, blessés, Löw s'apprête donc à lancer à 33 ans dans le grand bain le gardien de Dortmund Weidenfeller derrière une défense nettement plus classique que l'animation offensive. Kruse, qui totalise cinq sélections après ses sept buts et six passes cette saison avec Monchengladbach, pourrait ainsi évoluer à la pointe de l'attaque, devant le trio Sam-Draxler-Reus. Ce qui laisserait au seul Kroos la possibilité de représenter dignement un Bayern de Munich qui se taille habituellement la part du roi en sélection. Un Bayern ménagé, voilà qui ne manquerait pas de faire enrager les dirigeants de Dortmund, quelques jours avant le choc entre les deux équipes. Dans le même temps, les Trois Lions ont plus laborieusement enchaîné une série de dix matches sans revers contre des adversaires le plus souvent limités avant de caler vendredi (2-0) contre le Chili, pour leur première confrontation face à ces Sud-Américains. "L'Allemagne va nous poser de gros problèmes mais je suis convaincu que l'équipe de départ va tout faire pour soutenir la comparaison", a ainsi déclaré Roy Hodgson qui aura du mal à arbitrer entre l'envie de rassurer son pays et la nécessité de poursuivre ses expérimentations. Trois jours après s'être brûlée contre le Chili, l'équipe, dévoilée lundi par le sélectionneur anglais, avec neuf changements, aura pourtant encore un visage inhabituel. Seuls Hart, qui doit absolument éviter une nouvelle erreur grossière dans le but, Jagielka, Cola, le revenant Gerrard, blessé vendredi, et Rooney qui a, lui, le droit d'enchaîner, sont des titulaires à part entière. Lallana, qui n'a pas forcément convaincu lors de sa première cape, bénéficie d'une deuxième chance, tandis que Townsend, décisif en octobre lors de la qualification, peut marquer de nouveaux points. Si Hodgson cherche une raison supplémentaire de motiver son équipe, qui alterne victoire et défaite depuis six matches, il pourra toujours lui rappeler l'épisode de l'élimination en 8e de finale du Mondial-2010 face à l'Allemagne. Les coéquipiers de Rooney avaient été balayés (4-1) et un but de Lampard avait été injustement refusé (le but du 2-2), ce qui avait fait scandale. Si l'Angleterre a gagné en 1966 son unique Mondial contre cet adversaire, avec une polémique similaire qui lui avait souri, elle attend depuis 1975 une victoire à domicile. Et, jusque-là, cinq occasions se sont montré insuffisantes. Nom Adresse email