L'Algérie est confrontée, depuis plusieurs années, à la violence. Comme le soulignent justement des experts, des conditions historiques, politiques, sociales et anthropologiques, associées ensuite au maintien d'un certain "environnement d'impunité" et à la prolifération de la consommation de drogue, ont fait qu'à présent, l'agressivité, la brutalité et les agressions de toutes sortes s'expriment fréquemment et gagnent du terrain dans les stades, les foyers, dans les villes, les cités et même sur les routes. Et si la femme se trouve au cœur de la violence dans notre pays, à la maison, dans la rue et dans le lieu de travail, les enfants ne sont pas du reste épargnés. Ces derniers sont en effet victimes de violences physiques, d'agressions sexuelles, de maltraitance au sein de la famille, de kidnappings et parfois d'assassinats. À ce fléau, qui a enregistré une certaine croissance, vient s'ajouter le phénomène des enfants nés dans les maquis islamo-terroristes, d'un mariage contracté en dehors de la loi ou issus d'un viol : des garçons et des filles toujours sans filiation et donc sans existence légale. Comment toutes ces victimes et leurs familles réagissent-elles face à ces violences et ces traumatismes ? Parviennent-elles à s'en sortir et à entrevoir un avenir moins sombre ? En psychologie, les observations cliniques montrent qu'en dépit des trajectoires marquées par l'adversité et la confrontation à des événements douloureux ou stressants, beaucoup de familles, disposant de la stabilité de la structure parentale, d'une bonne communication et d'autres ressources pour se protéger et soutenir leurs membres en souffrance, arrivent à surmonter les évènements traumatiques. Dans ce cas, ces groupes familiaux, à l'inverse des familles où les violences sont courantes et structurelles, intègrent l'approche connue sous le nom de "résilience familiale" ou de "familles résilientes". C'est l'une des problématiques qui sera débattue le 1er et le 2 décembre prochain à la Faculté des sciences sociales et humaines, à l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa. Il s'agit en fait d'un colloque international intitulé "Familles, traumatismes et résilience", qui s'adresse aux chercheurs en sciences sociales et humaines, mais qui intéresse également les praticiens et les intervenants sociaux auprès de familles et de fratries. Selon les organisateurs, cette rencontre vise trois objectifs. Un : réunir des chercheurs et praticiens algériens et étrangers autour de la thématique de la famille, son fonctionnement, sa dynamique interne, ses relations avec l'environnement dans lequel elle se situe. Deux : exposer les résultats de "recherche empiriques" en matière de famille et de résilience. Ce qui revient donc à s'interroger sur les modes de parentalité, les relations au sein de la fratrie et les nombreux changements qu'ont connus les familles algériennes. Trois : se pencher sur les traumatismes psychiques et les ressources sociales et psychiques de la famille face aux épreuves de la vie (maladie grave, handicap d'un enfant, violence intrafamiliale, etc.). Différents axes seront développés, lors du colloque, notamment ceux en rapport avec la parentalité, les statuts et rôles féminins et masculins, les violences dans la famille, les violences terroristes, les traumatismes, les stratégies défensives des familles et la résilience. Des axes qui susciteront certainement plusieurs questionnements et la réflexion des psychologues et des sociologues. H. A Nom Adresse email