La manifestation a drainé quelque 200 participants, pour la majorité des femmes. À la veille de la Journée internationale contre les violences faites aux femmes, qui a lieu le 25 novembre de chaque année, des femmes ont marché, hier, à l'intérieur du parc zoologique de Ben Aknoun, à Alger, pour dénoncer les violences à l'égard des Algériennes. Organisée par le Réseau Wassila/Avife et les associations AEF, FEC, AAPF, Bnet El-Kahina, Rachda et Fard, en collaboration avec la Fédération algérienne de l'athlétisme et la Ligue algéroise d'athlétisme, la manifestation a drainé quelque 200 participants, pour la majorité des femmes. Dès 9h du matin, les organisatrices, aux côtés des responsables des 2 organisations sportives et d'une cinquantaine de participantes, attendent au Village africain. À cette heure de la matinée, il fait entre 15 et 16 degrés, et malgré le froid, d'autres femmes arrivent par petits groupes sur les lieux du rendez-vous, en tenue de sport ou en tenue de ville, les cheveux au vent ou la tête recouverte d'un chapeau, d'un béret ou d'un foulard. Certaines sont même accompagnées de leur mari et/ou de leurs enfants. C'est aussi un moment de retrouvailles entre confrères et consœurs. Vers 9h30, un sifflet retentit. Soumia Salhi, présidente de la Commission des femmes travailleuses de l'UGTA et de l'Association pour l'émancipation de la femme (AEF), se met sur une chaise pour s'adresser aux participants et participantes. Elle fait le point sur la Journée internationale, en s'appuyant sur les chiffres et les textes de l'ONU qui définit la violence faite aux femmes comme "une violation des droits de l'Homme". S'agissant de l'Algérie, elle reprend les chiffres livrés par la Gendarmerie nationale et les services de sécurité en général, annonçant que plus de 7 000 femmes ont été victimes de violence durant les 9 premiers mois de 2013, dont 200 cas de viols et 27 cas d'homicide volontaire. "La loi a un rôle ; elle doit signifier l'interdit, mais il y a aussi le rôle et l'action de la société", a-t-elle déclaré. Plus loin, Mme Salhi revient sur le combat féminin, en particulier sur la campagne de plaidoyer et le travail de sensibilisation des députés, qui a abouti à l'implication d'une quarantaine d'entre eux, se traduisant par la signature du projet de loi portant criminalisation de la violence conjugale. De son côté, Fadhila Chitour, membre du Réseau Wassila, a passé en revue les différentes formes de violence, en insistant sur le "danger" de la violence dans les foyers, "dans l'espace privé où les enfants sont témoins". "Aujourd'hui, nous voulons crier pour mettre un terme à cette impunité et pour dire que la violence conjugale n'est plus une affaire privée", a-t-elle soutenu. Pour Mme Chitour, "la loi doit être élargie pour protéger la femme et ses enfants". Une autre intervenante, en l'occurrence la moudjahida Salima Sahraoui- Bouaziz, a vanté les vertus du sport. L'ancienne championne d'athlétisme a estimé que "le sport est le pilier d'une société en bonne santé", avant d'appeler les gouvernants à "donner l'exemple". Une demi-heure plus tard, un autre sifflet retentit. Le départ est donné pour commencer la randonnée sous le slogan "Marchons ensemble contre les violences" faites aux femmes, sous un soleil des plus timides. Place aux chants révolutionnaires, aux slogans et aux youyous ! Passés 11h, des couples, des femmes ou jeunes filles accompagnées d'enfants et des petits groupes d'hommes continuent à arriver et à rejoindre les "marcheuses". "Une marche cachée a-t-elle vraiment un impact sur la population", s'est interrogée la vice-présidente de la nouvelle Union nationale pour le développement social. Une question qui est revenue sur plusieurs bouches. H. A Nom Adresse email