Des associations ont appelé samedi à Alger à l'enrichissement de l'arsenal juridique, notamment par l'élaboration d'une loi-cadre pour juguler le phénomène de la violence contre les femmes. A l'occasion de la journée internationale pour l'élimination des violences faites aux femmes, des associations, à l'instar du réseau Wassila et de l'association pour l'émancipation de la femme (AEF), ont appelé, à l'occasion d'une randonnée pédestre au parc zoologique de Ben Aknoun (Alger) à l'enrichissement du code pénal et la mise en place d'une loi-cadre devant mettre fin aux violences contre les femmes. "La législation actuelle n'est pas suffisante pour contrer le phénomène. Les statistiques sont là pour le prouver et pour cela, nous nous mobilisons pour exhumer la proposition de loi, afin de lutter contre les violences faites aux femmes", a indiqué Mme Soumia Salhi, syndicaliste et présidente de AEF. Elle a évoqué la proposition de loi "qui a été signée en janvier 2012 par 40 députés au niveau de l'Assemblée et qui avait été entérinée par le bureau de cette institution législative sans, toutefois, être soumise à la plénière". Selon elle, ce texte était "le résultat de la campagne menée depuis 2011 par ces mêmes associations". Pour faire aboutir cette revendication, ajoute la présidente de l'AEF, les associations envisagent de "relancer la collecte des signatures afin de réactiver le projet, mais aussi d'impliquer toute la société". Mme Chitour Fadhéla, médecin au sein du réseau Wassila, a insisté, de son côté, sur la nécessité de mobiliser la société civile afin que les auteurs de ces violences "ne bénéficient plus de l'impunité" et pour que la violence conjugale devienne un "délit puni par la loi". La présidente du réseau Wassila, Mme Dalila Lamarene, a estimé, pour sa part, que la violence faite aux femmes exige une "législation particulière englobant tous les aspects". Les participants à cette randonnée pédestre ont rendu hommage aux femmes qui ont bravé la peur et le danger pour aller déposer plainte contre les auteurs de ces violences. Selon les statistiques des différents corps de sécurité, environ 7.000 cas de violence ont été enregistrés durant les neuf premiers mois de l'année 2013, dont 200 cas de viol.