Secret de Polichinelle, le marché national est déjà depuis longtemps inondé par des produits de contrefaçon. De l'aveu du directeur général des Douanes, Mohamed Abdou Bouderbala, la majorité des produits contrefaits est importée. "70% des produits contrefaits commercialisés en Algérie proviennent de la Chine et 17% de l'Union européenne", a-t-il détaillé, en marge des travaux du colloque international sur la contrefaçon, qui se sont ouverts hier à Alger. M. Bouderbala rappelle que quelque 7 millions d'articles, toutes marchandises confondues, ont été saisis par les services douaniers durant les 7 dernières années, soit une moyenne d'un million d'articles saisis chaque année. Pour la même période, ajoute-t-il, 250 plaintes ont été déposées par les propriétaires victimes de cette pratique qui pénalise leur activité commerciale, mais aussi et surtout qui nuit à l'image de leur entreprise. Le Dg des Douanes cite l'exemple de l'entreprise privée BCR, spécialisée dans la fabrication des ustensiles de cuisine et des articles de plomberie de qualité, qui aurait, regrette-t-il, perdu plus de 30% de ses parts de marché à cause de la contrebande. Selon lui, cette entreprise serait victime de... son succès ! Dur de faire les frais de sa performance dans un marché où l'informel l'emporte souvent sur le formel. Une réalité reconnue unanimement par les participants au colloque d'hier. D'où la préoccupation des services des Douanes, exprimée par le DG, d'améliorer le cadre législatif pour lutter, en amont, contre la contrefaçon. M. Bouderbala a fait savoir à cette occasion que sa direction compte soumettre prochainement une proposition au gouvernement pour la promulgation d'un texte législatif spécifique portant sur la lutte contre la contrefaçon. Toujours dans l'objectif de maîtriser cet important flux de produits contrefaits, le Dg des Douanes mise, par ailleurs, sur la mise en place prochainement d'une centrale d'analyse et de gestion des risques, dans le cadre d'un partenariat algéro-américain. M. Bouderbala précise que les pourparlers sur ce projet sont "très avancés" entre les deux parties. De son côté, le directeur général de la répression et des fraudes auprès du ministère du Commerce, Abdelhamid Boukahnoune, explique la propagation des produits contrefaits par le manque d'outils de contrôle. Selon lui, la contrefaçon qui alimente le marché parallèle coûte une moyenne de 50 milliards de dinars d'évasion fiscale. Pour faire face au fléau, le représentant du ministère mise beaucoup sur l'ouverture prochaine du laboratoire d'analyses, en cours de construction, dans la ville de Sidi-Abdellah. Selon lui, le taux d'avancement de ce projet a atteint 90%. M. Boukahnoune rappelle que les 10 000 agents de contrôle, engagés par le ministère du Commerce, ont effectué cette années 900 000 interventions ayant révélé 200 000 cas d'infraction. Le représentant du ministère du Commerce l'a déclaré: 40 000 appareils de chauffage contrefaits bloqués aux douanes Le directeur général de la répression et des fraudes auprès du ministère du Commerce, Abdelhamid Boukahnoune, a déclaré, hier, que "18 000 cargaisons comportant quelque 40 000 articles contrefaits, des appareils de chauffage de types confondus, en provenance de Chine et de Turquie, ont été bloqué par les services de douanes dans les ports d'Alger et de Béjaïa et à la frontière-est du pays". F. A. Nom Adresse email