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Entre usure et intérêt
Riba, banques "islamiques" et terrorisme
Publié dans Liberté le 27 - 11 - 2013

Les banques dites islamiques offrent deux services : 1/ la mourabaha, une alternative au prêt à intérêt destiné à la consommation. 2/ la mudharaba, une alternative au prêt à intérêt destiné à l'investissement. La mudharaba est définie comme un contrat associant le capital d'un partenaire au commerce exercé par l'autre. Plutôt que de relation de client à banque, on parle de "coopération" entre le capital et le travail. Selon les imams qui défendent ce point de vue, la "spéculation islamique" autorise l'investissement des capitaux dans des projets et exige que les bénéfices ne soient pas fixés d'avance en volume ou en priorité, mais selon des quote-parts du profit indivis. Cette solution est choisie car, selon eux, cette "spéculation" peut aboutir soit à des gains, soit à des pertes, sans aucune garantie préétablie ! Mais dans ce cas, la banque apportant le capital partagera les profits de l'entreprise, et devient un associé de fait, avec un droit de regard sur l'entreprise. Fortes de ces fatwas, les banques dites islamiques jouent sur les mots : elles utilisent donc le terme de "spéculation islamique" au lieu du terme universel de "prêt à intérêt", moteur du système financier. Ces banques prétendent qu'elles ne déterminent pas l'intérêt a priori, qu'elles soient prêteuses ou emprunteuses, et qu'elles ne le déterminent qu'en fin de période, a posteriori. Ces entourloupes inventées ou cautionnées par les imams employés par les banques islamiques se présentent comme des "solutions islamiques". Dans le cas de la mourabaha, la banque "islamique" ne vous prête pas de l'argent pour acheter une voiture : elle achète la voiture et vous la vend à crédit avec une majoration qui refuse d'être désignée par le mot honni intérêt ! Selon la logique du riba, l'Algérie ne pourrait pas, en cas de besoin, emprunter de l'argent auprès du FMI ou d'une banque étrangère, dans la mesure où l'intérêt serait interdit. Mais si elle s'adresse à une banque islamique, disons saoudienne, celle-ci va fournir non pas des liquidités mais les marchandises dont notre pays aurait besoin (blé, machines, pièces détachées...), en somme de s'ingérer directement dans nos affaires nationales et peut même s'approvisionner sur le marché de son choix, pas chez nos partenaires économiques. Tout en prétendant être dénuées de riba, ces banques offrent pourtant les mêmes services de prêts à intérêt destinés à la consommation et à l'investissement, en changeant l'intitulé et la procédure... Elles agissent au profit d'une idéologie, le wahhabisme, qui vise à bouleverser de fond en comble les sociétés, à commencer par leur système économique et financier. Or, si l'on pose comme préalable que l'Islam cherche l'intérêt de la société, l'assimilation de l'intérêt à la riba est inacceptable car antithétique avec le sens de l'histoire et du besoin de développement des sociétés musulmanes. Dépendant de l'Organisation de la Conférence islamique, la Banque islamique du développement (BID) est créée en 1975 et elle met en place des services spécifiques sans intérêt dans la mesure où ils sont destinés à la solidarité et l'entraide inter-musulmanes. A la même époque naissent les premières banques dites islamiques telles que la Dubai Islamic Bank, la Kuwait Finance House et la Bahrein Islamic Bank. Cette période marque l'apparition du premier groupe financier islamique Dar Al-Mal Al-Islami constitué en Suisse. Le second groupe bancaire "islamique" qui voit le jour est Al-Baraka, en 1983. Entre 1979 et 1983 a lieu l'"islamisation" totale des systèmes financiers du Soudan, du Pakistan et de l'Iran. De nombreux pays du Golfe et d'Asie suivent la mode : Arabie Saoudite, Emirats, Indonésie, Malaisie... Aujourd'hui, les banques dites islamiques sont presque dans tous les pays. L'accélération du rythme de création de ces banques va de pair avec l'ouverture de "guichets islamiques" au sein de banques traditionnelles, y compris dans des pays occidentaux. Un rouleau compresseur diplomatique, politique et médiatique accompagne la propagation des banques "islamiques" mais les pays musulmans qui mènent cette campagne ne s'empêchent pas d'autoriser chez eux l'existence des banques nationales ou occidentales classiques, présentes dans tous les pays du Golfe et de la Péninsule arabique, au Pakistan, en Indonésie... Les banques dites islamiques étaient au nombre de 280, selon les statistiques de 2005, et présentes dans 48 pays, avec un volume passé de 10,5 milliards de dollars en 1985, à 77 milliards en 1990, et pressenti pour 700 milliards en 2007 et pour 1,5 trillion de dollars pour 2013. Avec ces fonds et ces enjeux, elles se permettent désormais une politique agressive pour la généralisation du système et son implantation à travers le monde, en employant les imams du service wahhabite, y compris dans le sens propre du verbe employer. Car ces banques font appel à des comités formés d'imams, en général de 4 à 7 membres appartenant aux quatre madhahib (courants hanafi, hanbali, maliki et shafi'i). Certains de ces muftis des banques les plus libérales qui soient expliquent l'interdiction du prêt classique en terre d'Islam par le "devoir de solidarité entre les humains" ou encore comme une réponse à "un accroissement capitaliste injustifiable". Leur mission consiste à donner des conseils et inventer des concepts, en fait des ruses, comme de choisir d'investir dans les choses dites licites (halal) tel que l'or plutôt qu'en bourse, ou de se tourner vers des banques islamiques. Pour détourner les gens des banques traditionnelles, ces imams consultants débitent des fatwas qui permettent aussi de justifier les nouveaux services permettant d'augmenter l'enrichissement de leurs employeurs, en jouant sur une interprétation fallacieuse du Coran que leurs chaînes satellitaires et sites Web sont chargés de propager. D'ailleurs tous les sites internet qui dénoncent la riba et défendent la "finance islamique" ont des liens publicitaires vers des banques dites islamiques, ne jugeant même pas utile de cacher leurs sources de financements ! Juge et partie, ces imams de service chichement rémunérés sont donc chargés d'émettre des fatwas, un acte de jurisprudence supposé émaner d'une autorité indépendante, voire d'une commission des savants les plus éminents et ayant prouvé leur crédibilité, leur sérieux et leur impartialité. Ceux employés par les banques ne trouvent pas illogique d'être rémunérés, alors que l'éthique et l'indépendance de l'imam sont supposés être des critères fondamentaux en Islam.
La chaîne dorée du terrorisme
Le terme même de «banque islamique» est fallacieux car il suppose que les autres banques ne le sont pas ou ne sont pas conformes à la charia. On dit «banque islamique» comme parti islamique ou islamiste, dans une même logique excommunicatrice, takfiriste, wahhabite. Ce courant excommunicateur obscurantiste issu du pays où la femme n'a même pas le droit de conduire une voiture, où il n'y a ni partis politiques ni Parlement et qui met le Coran au service d'une monarchie archaïque et antidémocratique, ne peut servir de référence aux musulmans sans risque de les entraîner avec lui vers la régression. À l'heure où les hommes d'église sont des mathématiciens et des astronomes et que le Vatican dispose d'un télescope scientifique, l'ancien imam de la Grande mosquée de La Mecque, le nommé Ibn El-Baz, disait qu'un taureau tient la terre sur ses cornes et qu'il entraîne des séismes quand il bouge ! Ce sont généralement des ignares pareils qui font des fetwas pour les musulmans ! L'économiste Khalid Chraïbi écrit : "Quant à la proposition selon laquelle les activités des banques islamiques n'incorporent pas d'intérêt, elle soulève un débat de fond. D'après certains, ces banques se contenteraient, dans certains cas, de procéder à des manipulations sémantiques, substituant un mot à un autre («loyer» au lieu d' «intérêt», par exemple) ou introduisant des étapes multiples dans une procédure (rédaction de deux contrats au lieu d'un seul), pour atteindre leurs buts lucratifs, tout en respectant, en apparence, les stipulations de la charia. Cela ferait partie des «hiyals» (ruses juridiques) dans lesquelles les théologiens musulmans sont passés maîtres au cours des siècles.» Il est donc faux de dire que les théologiens modernistes visent à une interprétation de l'esprit de la loi, et que les traditionalistes interprètent le Coran à la lettre. Le débat n'est pas entre modernistes et traditionalistes mais entre vision juste et vision fausse, car insuffisante, incompétente et/ou sectaire et issue d'un wahhabisme destructeur. Indépendants et compétents, les vrais imams veulent comprendre la religion à l'aune d'un savoir global, encyclopédique, qui n'oublie aucun paramètre, tandis que les faux imams ou les imams à la solde du régime d'Arabie Saoudite se suffisent, dans le cas où ils sont honnêtes, d'un savoir parcellaire strictement théologique qui ne peut aider à comprendre une religion aussi complexe que l'Islam. L'apparition des banques dites islamiques coïncide donc avec la montée en puissance du wahhabisme. Si Al-Azhar a déjà statué sur la question, pourquoi ces hésitations en Algérie ? Al-Azhar est sunnite malékite comme la majorité des musulmans d'Algérie. Le ministère algérien des Affaires religieuses est-il au courant de la fetwa d'Al-Azhar pour appeler les imams à apporter leurs contributions sur la question de la riba afin de répondre aux préoccupations de l'Ansej ? N'a-t-il pas les compétences de statuer sur le sujet sans tomber dans les rets du wahhabisme ? En dépit de leurs spécificités sémantiques et formelles, les banques «islamiques» ne prêtent qu'aux riches, comme toutes les banques du monde, et ce caractère ne les exempt point des défauts des autres institutions bancaires. Comme toutes les banques, elles exigent des dossiers, des garanties, et font des intérêts sur le prêt ou l'emprunt d'argent même si elles en changent l'appellation. Une banque traditionnelle vous remet un chèque contre intérêt pour acheter une voiture. Tandis qu'une banque «islamique» vous achète la voiture et vous la vend en majorant son prix, ce qui est aussi un intérêt même si la banque lui donne le nom de bénéfice : si vous n'arrivez pas à rembourser, vous serez pénalisé comme dans une banque classique ! Les banques «islamiques», dont nul ne connaît l'origine de leurs fortunes, sont les entreprises les plus matérialistes, les plus ultralibérales qui soient, et ne se cachent d'ailleurs pas leurs liens avec le capitalisme international prédateur et criminel, responsable de guerres et de famines ayant causé des millions de morts en terre d'Islam, en Afrique et ailleurs. Il est en outre indéniable que ces banques sont liées au wahhabisme, ce fléau qui a défiguré l'image de l'Islam, et même au terrorisme international.
Selon certains auteurs, le groupe Dallah Al-Baraka (qui détient Al-Baraka Banking Group, Altawfeeq Financial Group et Altawfeeq Company for Investment Funds) aurait assuré les transferts de fonds d'Oussama Ben Laden, et il est avéré que c'est lui qui assure les opérations financières des employés et des fonds de la Fondation Islamique Al-Haramain (AHIF), qui a soutenu les talibans contre le peuple et le pouvoir afghans et d'autres terroristes à travers le monde ! Créée en 1988, l'Ahif est une association sous couverture caritative qui servait au financement du terrorisme en Afghanistan depuis les années 1980, en Algérie durant les années 1990, et ailleurs : récoltant de l'argent auprès de riches donateurs, elle offrirait près de 50 millions de dollars/an aux «djihadistes» et à Al-Qaïda aux Balkans, en Tchétchénie et dans d'autres pays d'Europe centrale, d'Asie et d'Afrique. D'ailleurs, certains de ses employés en Tchétchénie et en Somalie étaient des terroristes connus d'Al-Qaïda. En 2002, lors de la perquisition du bureau du BIF (Fondation de bénévolat international) de Sarajevo, un fichier a été trouvé par la CIA et portant le nom de vingt donateurs d'Al-Qaïda, dont six banquiers et douze hommes d'affaires saoudiens dont la fortune globale avoisinait les 85 milliards de dollars à l'époque. C'est ce qu'on appelle la chaîne dorée du terrorisme. Tous les banquiers cités étaient des majors des trois principales institutions financières saoudiennes, la National Commercial Bank, d'Al-Riyadh Bank et d'Al-Rahji Banking and Investment Corporation. Les financiers du terrorisme en Afghanistan, en Irak, en Syrie et dans d'autres pays musulmans comptent des hommes d'affaires et des émirs saoudiens dont certains gèrent des banques dites islamiques. S'agissant du groupe Dallah Al-Baraka, le nommé Ibrahim Muhammad Afandi nommément cité dans la liste de la «chaîne dorée du terrorisme» était le président de son Comité national de contractants saoudiens.
FIN
A. E. T.
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