Il n'est pas aisé de lancer son entreprise. Et il est encore moins aisé de la faire évoluer et la rendre visible sur le marché. C'est en substance ce qui ressortait des propos des jeunes chefs d'entreprise hébergés au cyberparc de Sidi-Abdallah, lors du premier "cyberparc days", organisé jeudi dernier. Cette journée, qui a été mise à profit par certaines jeunes sociétés pour se faire connaître, a été l'occasion pour ces jeunes entrepreneurs de mettre en évidence leurs difficultés à se placer sur le marché national. Selon Roslane Bencharif, general manager de MPS, une société spécialisée dans le consulting et la formation dans le secteur des nouvelles technologies de l'information et de la communication, "il n'y a pas de feed-back de la part des entreprises nationales. En général, chez nous, on préfère le consulting étranger". Plus explicite, il indique que les cahiers des charges ne sont pas faits pour favoriser les sociétés telles la sienne. Il ajoute, par ailleurs, que dans le secteur des TIC, connu pour son exigence technologique, souvent, les équipementiers imposent indirectement leur consulting. Pourtant, souligne-t-il, les services offerts par sa société sont prodigués par des équipes aux compétences avérées et qui connaissent parfaitement le marché algérien. À la différence du consulting étranger qui propose souvent des solutions difficilement exécutables en Algérie, il relèvera aussi la question des coûts. Pour Roslane Bencharif, les prix du consulting national sont de loin meilleurs que ceux des étrangers. Même chose pour la formation. MPS, selon lui, offre des formations de qualité pour trois fois moins du prix des cabinets étrangers. Même son de cloche chez Toufik Brikh, qui a fait une présentation de la société Soltic Algérie, spécialisée dans l'audit et le conseil en sécurité informatique et sécurité réseau. "Nos sociétés ne sont pas visibles", explique-t-il, se demandant même si le fait d'avoir obtenu le premier prix de la meilleure innovation dans un concours international pourrait donner de la visibilité à sa société. Il faut dire que c'est, en grande partie, ce problème qui a motivé le cyberparc de Sidi-Abdallah à organiser ce cycle de journées intitulées "cyberparc days". Ces journées qui vont être organisées cycliquement permettront à chaque fois de faire connaître les sociétés hébergées dans cette structure. Mieux encore, les 35 sociétés qui sont hébergées au cyberparc comptent se joindre les unes aux autres pour justement essayer de décrocher des marchés. "Coopétition", c'est là un terme utilisé par l'un des jeunes chefs d'entreprise pour définir ce nouvel état d'esprit. "Coopétition : c'est à la fois de la compétition associée à de la coopération", explique-t-il. Reste que ces "cyberparc days" qui, selon le premier responsable du cyberparc, seront à l'avenir une tradition, n'auront pas l'impact escompté en l'absence des pouvoirs publics et des grandes entreprises nationales. En effet, lors de la première journée de jeudi dernier, les pouvoirs publics ont brillé par leur absence ; quant aux entreprises nationales, la face a été en quelque sorte sauvée par la présence de représentants de Mobilis et d'une filiale de Sonelgaz. S. S. Nom Adresse email