Le cas de la wilaya de Boumerdès est édifiant où l'on a recouru à des femmes de ménage et autres jeunes du filet social pour faire fonctionner des cantines au mépris des règles les plus élémentaires d'hygiène et de sécurité. Faute d'encadrement et de cuisiniers, des centaines de cantines scolaires bien équipées et réalisées à coups de milliards, dans différents endroits du pays, continuent d'offrir aux élèves des repas froids, a-t-on appris de sources bien informées. La plupart de ces structures pourvues de toutes les commodités ont été réceptionnées ces deux dernières années dans toutes les wilayas du pays, précisent nos sources. "L'état a déboursé des milliards de dinars pour offrir à nos bambins des repas chauds, mais les responsables concernés n'ont pas pensé au recrutement d'ouvriers professionnels, de cuisiniers ou encore de femmes de ménage", affirment nos sources. Certaines wilayas et APC ont eu recours à des femmes de ménage et à des jeunes du filet social pour faire fonctionner ces cantines, au mépris des règles les plus élémentaires d'hygiène et de sécurité. D'autres cantines dont certaines sont sophistiquées sont demeurées non opérationnelles, se limitant à offrir des repas froids aux élèves. En plus du déficit en personnel énorme qui existe au niveau des établissements scolaires, notamment, pour le gardiennage et le nettoiement, les cantines scolaires sont un nouveau fardeau pour les communes, surtout celles qui ne disposent pas d'un budget conséquent pour le recrutement de personnel. "à quoi ça sert de réaliser des cantines et de les doter de cuisines sophistiquées si la politique de recrutement n'est pas menée en parallèle ?", s'interroge un membre du syndicat Cnapest, qui a tenu à exprimer ses craintes pour la santé des élèves. La gestion de ces cantines relève du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, car ce sont les communes et les wilayas qui doivent demander l'ouverture de nouveaux postes budgétaires pour "faire tourner" ces nouvelles structures. Et lorsqu'on sait que les normes retenues pour la gestion des cantines sont un ouvrier professionnel pour 50 élèves, on imagine le nombre d'emplois exigés pour ces cantines au niveau national. Dans la wilaya de Boumerdès, à titre d'exemple, ce sont plus de 14 cantines scolaires sur les 33 cantines structurées et bien équipées qui continuent à donner des repas froids aux élèves faute d'encadrement, alors que 38 ne sont pas du tout structurées. "Nous avons pris attache avec les APC concernées pour tenter de faire fonctionner ces nouvelles structures avec les jeunes du filet social ou d'autres ouvriers, mais sans résultat", affirme la directrice de l'éducation de la wilaya de Boumerdès. Le même problème de déficit du personnel empêche le fonctionnement des nouveaux laboratoires d'informatique mis en place par le ministère de l'éducation. Faute de gardiens d'école, ce sont plus de 60 laboratoires réalisés à coups de milliards de dinars, au niveau de la wilaya de Boumerdès, qui ne sont pas opérationnels. "Cette situation n'est pas propre à Boumerdès, mais elle concerne toutes les wilayas du pays. C'est comme les cantines", affirme pour sa part un syndicaliste du secteur de l'éducation. Pour rappel, le ministre de l'éducation nationale, Abdelatif Baba Ahmed, questionné, il y a un mois, par un député à l'APN, a dénombré 14 739 cantines scolaires pour l'année scolaire 2012-2013 au profit de 3 millions d'élèves, soit 81% bénéficiaires du nombre total des élèves du cycle primaire. M Baba Ahmed a rappelé l'existence de 14 600 cantines scolaires au niveau du primaire, 2424 réfectoires dans le moyen et 1439 dans le secondaire au niveau national. Une enveloppe de plus de 14 milliards DA a été dégagée en 2013 pour atteindre 20 milliards DA en 2014, a-t-il dit, en raison de l'augmentation du nombre de bénéficiaires des repas au niveau de ces structures. Tous les chiffres sont là, sauf celui des ouvriers et du personnel désignés pour faire fonctionner ces popotes. M. T. Nom Adresse email