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NOUREdDINE DJOUDI, premier ambassadeur d'Algérie en Afrique du Sud
"Mandela, tel que je l'ai connu"
Publié dans Liberté le 07 - 12 - 2013

Il a été le premier ambassadeur d'Algérie en Afrique du Sud. Dans cet entretien, il raconte les circonstances de sa première rencontre avec le défunt. Témoignage.
Liberté : Vous êtes certainement l'Algérien qui connaît le mieux Nelson Mandela. Votre première rencontre remonte à quand et dans quelles circonstances ?
Noureddine Djoudi : Ma première rencontre avec Mandela a été le fruit d'un heureux hasard. En février 1962, le regretté commandant Si Slimane (Kaïd Ahmed) recevait, au siège ouest de l'état-major général de l'ALN, un groupe de dirigeants de la CONCP (Conférence des organisations nationalistes des colonies portugaises). Parmi eux se trouvaient deux personnes avec lesquelles il ne pouvait pas communiquer en raison de la barrière linguistique. C'est le regretté Si Djamal (Cherif Belkacem) qui a eu à les prendre en charge. Si Omar Belmehdjoub, chef du commissariat politique, m'a alors désigné comme seul officier anglophone.
C'est ainsi que j'ai eu à connaître Nelson Mandela et Robert Reisha, futur représentant de l'ANC à Alger.
Mandela était venu s'enquérir de l'expérience de la lutte armée du peuple algérien qu'il considérait comme seule source d'inspiration pour la lutte armée en Afrique du Sud que devait déclencher "Mkonto we Sizwe = le fer de lance de la nation", bras armé de l'ANC.
Après de longues discussions, Si Djamal a informé Mandela du ferme engagement de l'Algérie de mettre à sa disposition toute l'assistance dont nous pouvions disposer, militaire mais également financière et diplomatique, dès l'accession à l'Indépendance nationale que nous voyions déjà se profiler à court terme. Après quoi, j'ai été chargé d'emmener Mandela et Robert en zone opérationnelle nord pour voir la réalité du combat, puis au camp d'instruction de Zenghen où, avec l'aide du regretté futur général Mohamed Lamari, j'ai pu lui donner quelques rudiments de formation dans le maniement des armes.
Il se dit que c'est à la demande du président Mandela que vous avez été le premier ambassadeur d'Algérie en Afrique du Sud. Est-ce vrai ?
Je ne sais si c'est à la demande expresse de Mandela ou d'un autre haut responsable de l'ANC que j'ai été nommé ambassadeur d'Algérie en Afrique du Sud.
Toujours est-il qu'après que Thabo Mbeki a succédé à Mandela à la présidence de l'Afrique du Sud, le président Bouteflika, nouvellement élu, m'a notifié ma nomination à Pretoria. Selon certains hauts responsables algériens, ma nomination était motivée par la nécessité de renforcer nos liens avec l'Afrique du Sud, dès lors que je jouissais de liens forts avec l'ANC, liens construits tout au long de ma carrière avec de nombreuses personnalités nationalistes, tels le président de l'ANC d'alors, Oliver Tambo, Johnny Makatini, Myriam Makeba, Alfred Nzo et tant d'autres militants de la cause antiapartheid.
Durant votre mandat d'ambassadeur en Afrique du Sud, avez-vous gardé les mêmes rapports avec le président ?
Bien sûr. Dès mon arrivée à Pretoria, j'ai eu le privilège, avant même de présenter mes lettres de créance au président Mbeki, de prendre contact avec les responsables de l'ANC ; privilège rare, puisque le protocole n'autorise pas un ambassadeur à commencer sa mission avant la cérémonie de remise de ces lettres. De l'avis même du président Mbeki, je n'étais pas considéré comme ambassadeur, mais comme un ami et militant de l'ANC.
S'agissant du président Mandela, désormais retiré des affaires de l'état, j'ai eu à le voir officiellement à deux reprises. D'abord en marge de la Conférence de Durban des Nations unies, j'ai participé à une réunion en tête-à-tête au domicile de Mandela entre celui-ci, le président Ben Bella et moi-même. Ensuite, lors d'un dîner de gala à l'occasion de l'anniversaire de feu Govan Mbeki, père du président et ancien compagnon de cellule de Mandela à Robben Island. J'ai été le seul ambassadeur à être convié à la table d'honneur du président Mbeki en compagnie de son père et des deux icônes de l'ANC, Mandela et Walter Sizulu. Pour mémoire, Walter Sizulu était le responsable de l'ANC qui a "recruté" les deux jeunes avocats de Johannesbourg qu'étaient Nelson Mandela et Oliver Tambo.
Mandela est une légende vivante. Comment le décririez-vous en quelques mots ?
Mandela a d'abord été profondément pacifiste. Adepte de la doctrine de la non-violence prônée par Gandhi, dont la carrière d'avocat a débuté en Afrique du Sud, il a longtemps été partisan de la lutte antiapartheid par des moyens politiques. L'intrangisante attitude des tenants de l'apartheid, leur férocité criminelle qui s'est traduite par les nombreux massacres dont ceux de Sharpeville et Soweto ont finalement amené Mandela à choisir la voie de la lutte armée.
Toutefois, malgré les souffrances de la détention à Robben Island, une fois libéré et élu président, Mandela est revenu à son fond de profond humanisme qui l'a mené jusqu'à refuser de se venger de ses anciens bourreaux. à ce titre, Mandela restera l'exemple de celui qui préfère la grandeur du pardon au légitime recours à la sanction. Par-delà le symbole de la résistance, ses qualités humaines lui ont valu respect et admiration de tous.
Vous avez assisté à la célébration du 50e anniversaire de l'Union africaine. La place de l'Algerie n'est plus celle qu'elle était...
Je ne pense pas que "l'Algérie n'est plus ce qu'elle était". Je pense qu'il faut être plus nuancé dans notre évaluation de la position de l'Algérie en Afrique.
De tous les contacts que j'ai eus avec nombre de responsables africains, j'en ai tiré deux conclusions.
L'image de l'Algérie combattante, de son apport au mouvement de libération en Afrique et dans le monde, de la fermeté dans ses positions de principe, reste bien vivante. L'Algérie continue à être l'objet de respect et de considération. Toutefois, on note un certain étonnement quant à une certaine lacune dans l'exploitation de ce capital de confiance.
à l'heure de la mondialisation, d'aucuns se posent la question de savoir pourquoi l'état autant que les hommes d'affaires algériens n'investissent pas en Afrique. Il y a un degré de méfiance, voire même d'inquiétude, à l'égard de l'intérêt que portent à l'Afrique, au plan économique, non seulement certaines grandes puissances mais aussi des pays comme le Qatar et quelques moyennes puissances dans le continent.
Nombreux sont ceux qui admirent la décision de l'Algérie d'effacer les dettes de plusieurs états africains ; nombreux aussi sont ceux qui apprécient la démarche de sociétés nationales,
telle Sonatrach, par leur apport technologique et leur aide technique. Mais il en est aussi qui vont jusqu'à "déplorer l'absence" de notre pays sur les marchés africains. Nos amis considèrent que le capital de confiance et de respect acquis au fil des années se doit d'être renforcé par notre présence effective sur le terrain par le biais, sinon d'acquisition, du moins par la prise de participation dans les banques et entreprises africaines. Pourquoi, disent-ils, ne pas envisager l'ouverture de banques algériennes, d'entreprises algériennes publiques ou privées dans des pays où le marché nous reste ouvert ? C'est là un point qui mérite réflexion.
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