Beaucoup d'amateurs de littérature amazighe ont dû se poser la question sur les raisons du gel du Salon du livre et et du multimédia amazighs à Bouira cette année. Une réponse à laquelle a répondu Youcef Merahi du HCA, qui s'est dit être le premier désolé face à cette absence. Il faut savoir que la dernière édition de cette manifestation livresque a eu lieu en 2012 et que, depuis, ce salon avait déserté Bouira. Déserté n'est pas le mot, puisque le responsable du HCA a tenu à remettre les pendules à l'heure hier matin, au niveau de la maison de la culture Ali-Zamoum de Bouira, en disant qu'il s'agissait là d'une parenthèse : "Il faut savoir que lors de la dernière édition en 2012, de nombreux participants se sont plaints de ne pas avoir été payés à la suite de l'acquisition par les autorités de wilaya de plusieurs centaines d'ouvrages." Des ouvrages représentant une créance de près de deux millions de dinars demeurent impayés à ce jour. Après plusieurs mois de démarches administratives, l'ardoise n'étant pas honorée, le HCA, en partenariat avec le Centre national du livre (CNL), a décidé d'organiser ce symposium deux jours durant, pour attirer l'attention des autorités, mais également pour encourager l'adhésion d'autres partenaires à cette manifestation culturelle. "Nous avons réfléchi sur la question et nous avons émis des propositions pour que Bouira devienne le carrefour incontournable de l'écriture, du livre et du multimédia amazighs. Faut-il reformuler le salon en lui-même ? Impliquer d'autres partenaires ? Réfléchir sur d'autres méthodes pour enrichir ce rendez-vous incontournable ? À notre avis, oui. Mais avec l'aval et l'adhésion du mouvement associatif, des écrivains, des maisons d'éditions, des universitaires et autres, et c'est seulement de la sorte que nous pourrons faire ressortir la valeur du livre amazigh dans toute sa splendeur !'' Justement, et pour assurer l'adhésion d'un maximum de partenaires à cet événement, le HCA, le CNL, l'Enag, l'OPU et d'autres organismes ont rassuré quant à leur disponibilité à promouvoir la créativité en langue amazighe. Le chef de cabinet du wali, Kamel Berkane, prendra ensuite la parole pour répondre à l'assistance en promettant que la facture serait réglée et qu'il ne s'agit là que "d'un dédale" de l'administration qui peine à honorer ses dettes en temps réel. Des lenteurs administratives qui seraient en phase d'être réglées, à en croire le commis de l'Etat qui s'est voulu rassurant en promettant des jours plus fastes pour ce rendez-vous littéraire et culturel. Si Hachemi Assad du HCA a tenu, pour sa part, avant l'entame des travaux de ce symposium, à rendre hommage à Mohya en observant une minute de silence. Et de retracer par la suite les débuts de ce salon itinérant avant d'être abrité à Bouira. M. Bendif, directeur du CNL, présentera un panorama sur le livre en revenant sur la création de cette institution qui encourage la promotion et le développement du livre. Invité d'honneur à ce symposium, Hocine Mzali fera une intervention assez émouvante en déplorant que "sa langue est meurtrie et marginalisée depuis 2 000 ans." H B Nom Adresse email