La maison de la culture Ali-Zamoum de la ville de Bouira abrite, du 3 au 7 mai, la Ve édition du Salon du livre et du multimédia amazighs. Cette édition, sous le haut patronage de la ministre de la Culture, est organisée par le Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA), et placée sous le signe de “Davantage d'efforts pour construire l'assise du champ éditorial amazigh en Algérie”. Des universitaires, chercheurs, auteurs et maisons d'éditions ont pris part au Salon. Les participants ont exposé plus d'une centaine d'ouvrages au niveau du hall de la maison de la culture. Le public a pu découvrir une variété d'ouvrages dans les différentes disciplines telles l'histoire, la littérature, la phonétique et la syntaxe amazighs. Il y avait également des manuels scolaires. Plusieurs maisons d'édition étaient au rendez-vous ainsi que la Bibliothèque nationale qui ont exposé une multitude d'ouvrages liés à la culture amazigh. Les visiteurs ont pu découvrir de nouveaux manuscrits : des livres de contes publiés par le HCA et distribués gratuitement, le Coran traduit en tamazight… Dans son allocution d'ouverture, Youcef Merahi, le secrétaire général du HCA, a mis l'accent sur l'intérêt de cette édition qu'il considère comme une opportunité pour découvrir la nouvelle production livresque en tamazight, et pour l'amazigh d'un côté, et sensibiliser le grand public au métier du livre et à la passion de la lecture. “Il permet d'établir les contacts avec les quatre principaux maillons de la chaîne documentaire, en l'occurrence : auteur/producteur, éditeur/imprimeur, diffuseur (libraire ou bibliothécaire) et enfin lecteur”, dit-il. C'est une rencontre donc à double objectif : promouvoir la langue et la culture amazighs et donner au Salon une envergure internationale. D'ailleurs, une maison d'édition franco-berbère était présente avec ses cinq livres édités. Le pavillon du multimédia était moins riche, même si des efforts ont été consentis, mais il reste en deçà des attentes du public surtout au moment où la technologie fait des pas de géant. Néanmoins, les organisateurs recensent pas moins de 300 sites traitant de la question amazigh, 17 d'entres eux sont jugés importants. Des difficultés sont relevées, car les constructeurs de micros n'ont pas encore intégré la langue amazigh, soit en tifinagh ou en caractères latins. Il y avait aussi une exposition d'arts plastiques. En marge de l'ouverture officielle du Salon, un vibrant hommage a été rendu au militant du kalachnikov contre l'occupant et de la plume pour la cause berbère : Ali Zamoum. Des témoignages de sa veuve sur sa vie qu'il avait consacrée pour une cause juste, à savoir libérer le pays de l'occupant, et celle de ses compagnons en qualité d'intellectuel pour avoir défendu une culture opprimée. “Durant toute sa vie, il passait les intérêts des autres avant les siens”, ont témoigné unanimement les présents. Durant l'après-midi, il y avait un café littéraire avec au menu Izuran suivi des Enfants d'Ayye, présentés par l'auteur Fatima Bekhaï et l'universitaire et journaliste Salah Aït Menguellet. En soirée, le public a eu droit au spectacle théâtral Mohand ou Chaâbane, de Mohya, présenté par la troupe du Théâtre régional de Béjaïa.