Le vice-président de la Laddh a cité l'arrêt des poursuites judiciaires à l'encontre de l'ancien ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, sur lequel pèsent de sérieux soupçons de corruption. Le Centre de documentation et d'information en droits de l'Homme relevant de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (Laddh, aile de Me Zehouane) a organisé, mardi dernier, le 2e Forum sur les droits de l'Homme. La rencontre, tenue au Théâtre régional de Béjaïa, a été animée par le vice-président de la ligue, Saïd Salhi, Ali Imloul, le président de la section Amnesty International (AI) Algérie, Mme Soumia Salhi, militante féministe et responsable de la section femme à l'UGTA, et des représentants des organisations sociales, à l'instar de la Coordination des lycées d'Algérie (CLA). Les organisateurs, qui ont dédié cette journée de débats à feu Boudjemaâ Abdelli — il était membre du conseil national de la Laddh, animateur du MCB et syndicaliste —, ont demandé à l'assistance d'observer une minute de silence en hommage à l'icône des peuples en lutte, Nelson Mandela. Le nouveau vice-président de la Laddh, Saïd Salhi, a indiqué que la 2e édition du Forum des droits de l'Homme demeurera un espace de débats à tous ceux qui luttent. Et de préciser que l'organisation à laquelle il appartient n'a pas le monopole des droits de l'Homme et que pour des contraintes organisationnelles et de pédagogie politique, ils étaient contraints de restreindre le nombre d'intervenants. Malgré la précaution, cela n'a pas empêché les redondances dans le discours de certains intervenants. Sur la réalité nationale des droits de l'Homme, Saïd Salhi a expliqué que la question qui doit interpeller tous les militants sociopolitiques, c'est la loi sur les associations. "On est tenu de s'y conformer, mais cela ne nous empêche pas de la critiquer car elle consacre le diktat de l'administration." Pour lui, c'est le moment de remobiliser toutes les énergies pour la remettre en cause. Et en matière de corruption, Saïd Salhi est catégorique : "C'est un fléau qu'il faut éradiquer." Mais il ne se fait pas trop d'illusions quant à la volonté du pouvoir politique de lutter contre. Il a cité l'arrêt des poursuites judiciaires à l'encontre de l'ancien ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, sur lequel pèsent de sérieux soupçons de corruption. Sur la torture, le vice-président de la Laddh affirme qu'elle existe en Algérie. "Elle sévit dans les commissariats, dans les locaux de la Gendarmerie nationale et du DRS. C'est une pratique systématique, c'est la raison pour laquelle les autorités politiques refusent de s'ouvrir aux rapporteurs spéciaux enquêtant sur les cas de torture." L'orateur déplorera dans la foulée la situation dans les prisons algériennes. Institutions où on ne rééduque pas, a-t-il dénoncé, mais où on humilie et on casse l'humain. La preuve : le ratio des repas est de 50 DA, soit un peu moins de 30 centimes d'euros. Intervenant lors des débats, le président de l'Association des parents de victimes et des blessés du 5 Octobre 1988, Abdelaziz Yahoui, a déploré le fait qu'en dépit des requêtes adressées à 16 chefs de gouvernement et une audience avec l'ancien président de la République, Liamine Zeroual, la situation des victimes de la répression n'a pas changé d'un iota. Celles-ci sont toujours considérées comme des accidentées du travail. Les membres de l'association n'ont profité, en outre, de la visite d'Abdelmalek Sellal à Béjaïa en avril dernier que pour remettre à son service protocolaire un dossier ficelé ayant abouti à une rencontre, en juin dernier, avec un conseiller du Président. Les principales revendications : un statut de victime de la répression en lutte pour la démocratie, la hausse des pensions, la prise en charge des soins pour les blessés et, enfin, la reconnaissance officielle de la journée du 5 Octobre. Une date dont se sont appropriés, toute honte bue, des officiels algériens lors des révoltes dans le Maghreb et dans le monde arabe. M. O Nom Adresse email