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Irak : le pire est à craindre
Publié dans Liberté le 03 - 03 - 2004

La partition de l’Irak a peut-être commencé hier. La prééminence de l’identité doctrinale est à la base du blocage qui empêche la transition politique du pays. La Constitution provisoire arrachée de haute lutte par les membres du Conseil intérimaire de gouvernement (CIG) est remise en cause. Et Déjà , sa signature est ajournée. L’accord pour un retardement des élections jusqu’après le 30 juin, concédé du bout des lèvres par les chiites à une ONU appelée à la rescousse par les Américains ensablés, est lui aussi probablement hypothéqué par le double attentat d’hier.
Avec près de cent cinquante victimes, les attentats d’hier inaugurent possiblement une guerre de religion. Celle-ci dépasse le cadre irakien, puisqu’au même moment, une procession chiite était ciblée au Pakistan par une autre attaque faisant plus de quarante victimes.
La primauté doctrinale qui structure le pouvoir irakien est à l’origine de la crise qui entrave l’évolution politique de la société irakienne. La dissémination d’armes par le régime de Saddam à la veille de sa chute facilite amplement ce qui a tout l’air d’être l’amorce d’une guerre de religions inter-islamique.
L’invasion de l’Irak, si elle s’est révélée bâclée dans son argumentation, apparaît tâtonnante dans sa finalité. L’impréparation politique est patente. Devant les assauts du terrorisme, la coalition n’a pas plus le temps d’imaginer une autre issue que celle qui assume les avatars d’une vieille querelle de dogmes, sunnite et chiite, que complique la question kurde, voire turkmène.
Parce qu’il est question de représentation communautaire dans le schéma mis en avant par l’occupant et le CIG et revendiqué par les chiites majoritaires, les sunnites qui ont hérité de l’arsenal de Saddam vont faire valoir l’argument dont ils disposent : leur capacité de nuisance. Al-Qaïda est devenue la référence obligée des communiqués américains, de sorte qu’il n’est plus possible d’envisager qu’une stratégie violente puisse être conçue loin de Ben Ladden ou de son entourage. Comme si les terrorismes locaux ne doivent point exister pour ne pas gêner la thèse d’une centrale terroriste. Or, les stratégies terroristes régionales ne sont pas contradictoires avec la réalité d’une internationale terroriste. Ce qu’on redécouvre, par contre, avec les attentas anti-chiites d’Irak et du Pakistan, c’est que le terrorisme islamiste peut s’en prendre à des musulmans en tant que tels. Ici, il perd sa définition restreinte d’idéologie négatrice de la liberté, de simple intégrisme doctrinal, pour assumer résolument son caractère politique. C’est une communauté qui se dresse, pour défendre par la violence ses intérêts contre une autre communauté, chacune ayant préalablement manifesté ses intentions hégémoniques. Le terrorisme est inhérent à la politisation de la religion et peut agir contre la propre religion qu’il prétend protéger. La brutalité des actions terroristes qui se développent en Irak remet en cause un processus de construction aléatoire et menace l’unité nationale.
Il restera à vérifier dans quelle mesure la haine semée par les bombes sera contenue dans les limites d’un activisme marginal. Et si elle n’a pas encore pénétré une société durement éprouvée par la rigueur du régime passé et par le chaos actuel.
La lassitude pourrait contribuer à éviter le pire à l’Irak. Sinon, un désastre politique est à craindre.
M. H.
[email protected]


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