Les malades souffrant de diabète et de cancer devront encore patienter au moins deux ans, avant que les médicaments qui leur sont prescrits ne soient fabriqués en Algérie, selon le P-DG du groupe pharmaceutique public Saidal, Boumediene Derkaoui. Intervenant hier sur les ondes de la radio, il a souligné "le grand retard" accusé dans le domaine de la production sous licence de l'insuline, tout en reconnaissant l'existence d'un glissement de planning de l'ordre de 5 mois dans la réalisation de ce projet, dont le coût est évalué à 30 millions d'euros. M. Derkaoui, dans ce cadre, a également indiqué que le marché de l'insuline en Algérie s'élève actuellement à 18 milliards de dinars (près de 180 millions d'euros), précisant que le groupe Saidal "occupe aujourd'hui avec sa petite production 0,3% du marché", alors que le reste est importé. "Dans 30 mois, avec la production d'insuline en cartouche, notre objectif sera de couvrir 70 à 80% des 220 milliards de DA qui seront nécessaires pour couvrir le marché de l'insuline", a expliqué l'invité de la radio Chaîne III. Pour ce qui est de la production des médicaments anticancéreux, le responsable de Saidal a informé que son groupe était toujours en partenariat avec les Koweitiens. Il a tenu à signaler que la société de production en oncologie a été créée et l'étude du marché faite, en annonçant que l'étude de faisabilité technique de l'usine "sera engagée" en janvier prochain et que les études de réalisation de l'usine au niveau du pôle de recherche de Sidi Abdallah (ouest d'Alger) seront, à leur tour, engagées à la fin du premier trimestre 2014. De l'avis de Boumediene Derkaoui, si tout va bien, la production des médicaments destinés aux cancéreux interviendra dans 24 à 30 mois et permettra ainsi de répondre à la demande croissante des cancéreux et de réduire la facture des médicaments importés, qui s'élève actuellement à 3 milliards de dollars, soit 80 dollars par habitant. "C'est énorme par rapport à nos potentialités et à notre niveau de vie, mais c'est peu par rapport aux pays de l'OCDE qui ont une moyenne de 400 dollars par habitant", a fait remarquer ce dernier. À voir de très près, nous sommes loin de l'annonce faite par le même responsable, un 4 février 2013, au forum de Liberté, dans laquelle il assurait que l'unité spécialisée dans la fabrication de médicaments anticancéreux de Sidi Abdallah sera réalisée "prochainement" par son groupe ! De plus, hier, M. Derkaoui, en parlant des 200 millions d'euros prévus, jusqu'à fin 2015 à 2016, dans le cadre de l'investissement du plan de Saidal (concernant la totalité des usines), a de nouveau fait référence aux retards enregistrés, en déclarant : "C'est pour rattraper les retards que nous nous sommes engagés dans ce plan d'investissement aussi conséquent." Reste à savoir alors si l'annonce du démarrage des trois nouvelles usines de production du médicament générique de Saidal (en chantier à Constantine, El-Harrach et Cherchell), au premier semestre de 2015, sera respectée à la lettre. Il faut savoir que notre pays se classe parmi les grands importateurs de médicaments. Cette situation n'est pas sans risque, puisque les malades, particulièrement les cancéreux, les diabétiques et les autres malades chroniques, ont déjà eu à souffrir, pendant des années, de pénuries de produits pharmaceutiques, voire de ruptures de stock. En 2010, Saidal avait promis de produire des médicaments anticancéreux génériques, à partir de l'année 2011. Le groupe pharmaceutique ambitionnait aussi de couvrir le marché du médicament, à hauteur de 70% d'ici à... 2014. H .A Nom Adresse email