Alors que le trafic ferroviaire est resté, hier, pour son deuxième jour, paralysé, notamment entre Alger-Constantine et Alger-Bouira, aucun responsable ne s'est déplacé sur les lieux pour tenter de trouver une solution au conflit qui oppose les habitants de la cité El-Bey de Réghaïa aux autorités locales. Seuls les gendarmes anti-émeutes étaient confrontés hier encore aux jeunes de cette localité qui continuent de bloquer la voie de chemin de fer et la route reliant Boudouaou à Réghaïa à l'aide de pneus brûlés et de poteaux d'éclairage public pour exiger l'annulation du projet du centre d'enfouissement, dont l'enveloppe allouée est de l'ordre de 170 milliards de centimes. Les gendarmes ont usé de gaz lacrymogène pour disperser les manifestants qui refusent toujours l'accès aux camions d'entreprise chargée de la réalisation du projet tant décrié. "Regardez, ils veulent implanter cette décharge au milieu des habitations avec toutes les conséquences que cela suppose", affirme Ali, un habitant de la cité El-Bey, qui nous guide vers le site. Un terrain de près de 20 hectares à vocation hautement agricole situé tout près de la cité El-Bey et non loin de la résidence universitaire de Boudouaou. "Et le lac de Réghaïa, censé être protégé par des lois nationales et internationales, se trouve à quelques encablures", ajoute notre interlocuteur. "Ceux qui ont choisi ce terrain doivent être traduits en justice", souligne un quinquagénaire visiblement très remonté contre les autorités locales. "Aucune enquête d'impact n'a été menée ni encore moins une enquête commodo et/ou incommodo ; leur seul souci est de faire vite pour satisfaire les autorités ministérielles qui ont décidé de créer les centres d'enfouissement pour la capitale. Nous sommes pour ces centres, mais pas au milieu des zones urbaines et des zones naturelles protégées", ajoute-t-il. Les manifestants regrettent les désagréments causés aux usagers de la route et du train. "Mais c'était notre seule arme pour prendre à témoin les citoyens et les hautes autorités de l'Etat, car personne ne veut nous parler ni répondre à nos écrits", affirment-ils. La colère des protestataires est exacerbée par l'absence de des autorités sur place et le déficit de communication enregistré jusqu'ici, bien que des milliers de voyageurs sont encore pris en otage, sans compter le préjudice financier causé à la SNTF. "C'est le mépris total, et dire que Sellal ne cesse d'insister sur la communication et le travail de proximité avec les populations", précise encore un membre de l'association de quartier Mohamed-El-Bey. Selon nos informations, ce centre d'enfouissement d'une capacité de 2 millions de tonnes fait d'une série de plusieurs centres comme ceux de Corso, El-Hamiz et Staouéli. Le projet de ce CET, qui a été approuvé par l'ancienne APC en 2006, est censé recueillir les ordures ménagères de plusieurs communes dont celles de la commune de Réghaïa. Les déchets seront soumis à un processus de traitement permettant de diminuer considérablement les effets de la pollution sur l'environnement, selon la fiche technique du projet. Nos tentatives pour joindre le maire et la wilaya d'Alger sont vaines. M. T. Nom Adresse email