Le début d'une journée libanaise aurait pu être avec un beau matin avec les faisceaux lumineux du soleil et les brises d'air qui viennent de la méditerranée, mais la voix des citoyens perturbe le silence : " une nouvelle explosion au cœur du Beyrouth". C'est la violence qui ne quitte jamais le Liban et sa capitale, Beyrouth. Ce petit pays qui s'étend sur 10452 kilomètres carrés au moyen orient, demeure une victime de la géopolitique cruelle de la région, et qui l'amène à se déchirer plusieurs fois ! L'histoire de ce pays est « riche » des guerres civiles, des violences et des déstabilisations. Les livres d'histoire sont remplis de pages qui racontant le chemin de croix que les libanais ont subit, un chemin qui constitue un mélange entre conflit d'identité, rivalité politique entre les communautés religieuses, et la volonté de ce peuple de vivre et de créer pour un monde plus sain. Une vision panoramique sur l'histoire du Liban nous permet d'explorer comment ce pays ne cesse de lutter pour l'existence et pour former son identité qu'il ne peut retrouver. C'est entre les années 1840 et 1860 que ses communautés religieuses se sont affrontées ( les Druzes et les Chrétiens) , et le résultat fut une institutionnalisation du régime confessionnel par " la Mutassarifia " [1] et ce fut le début de grands troubles qui continuent d'affecter la sociologie du Liban. Ensuite, ce fut l'étape de la colonisation qui s'étendit de 1920 à 1945. Le Liban était à l'époque sous le mandat français, qui a joué un rôle important et eut la main lourde sur la consécration des racines confessionnelles dans ce pays. Après l'indépendance en 1943, les libanais n'ont pas trouvé la forme idéale pour un Etat fort qui puisse réunir tous les libanais sous un seul principe " l'état laïque loin des conflits communautaires". Le Liban a aussi été marqué par la « petite guerre », qui a causé des dégâts matériels et humains. L'amour des libanais pour leur pays, et l'absence d'accords entre les partis libanais a engendré une guerre civile qui a duré 15 ans (de 1975 à 1990).Cette guerre a participé à fausser l'image du Liban, représentant autrefois un pays type pour le mélange des religions. L'histoire de la violence et de la déstabilisation du pays de cèdre ne se limite pas dans les conflits internes, l'Etat sioniste n'a jamais laissé ce pays vivre en paix, en détruisant son infrastructure économique par plusieurs guerres et bombardements, comme en 1982, 1998, et en 2006. Après une période de sécurité, le spectre de la peur est revenu en 2005, date du grand attentat du premier ministre Saad Al Hariri. Depuis cet attentat le scenario de la mort, de peur et de l'insécurité plane. D'ailleurs, parmi les victimes d'un attentat survenu le 27 décembre 2013 à Beyrouth Mohammad Chatah, ex-ministre des Finances, et il était proche Rafik Al Hariri. Le même attentat a fauché la vie d'un jeune garçon de seize ans, c'était pour les libanais une tragédie qui pourrait se reproduire. Ce jeune garçon était avec ses amis, au centre de Beyrouth, juste derrière la voiture piégée en train de prendre un « selfie ». C'est l'histoire aussi d'une jeune fille de 19 ans, qui a posté sur faceboook qu'attend une nouvelle année remplie de succès et de paix mais les bombes n'ont pas laissé cette jeune réaliser ses rêves !! Le 02 janvier encore, au moins quatre personnes ont été tuées et 65 blessées dans un attentat à la voiture piégée, dans la banlieue sud de Beyrouth, selon le bilan provisoire du ministère de la Santé libanais. Cet attentat était la cause de la mort de « Malak », une jeune de dix-neuf pleine de vie. Peu avant sa disparition, elle a posté sur le réseau social Facebook qu'elle espérait une année remplie de succès et de paix mais les bombes étaient au rendez-vous pour gâcher ses rêves ! La mort de ces deux jeunes représente la situation de tous les libanais qui pourraient être à leur place, et mourir par une voiture piégée, comme ça, sans aucun droit d'éloigner ou de refuser ce destin fatal ! Les messages politiques de ces attentats sont innombrables, surtout avec le conflit de pouvoir entre les partis libanais, et la guerre régionale qui affectent directement et négativement le Liban. Après quinze années de guerre civile, et de guerre Libano-Israélienne et avec la fuite de la matière grise, le peuple libanais est toujours debout à tenter de se reconstruire et instaurer la paix. Mais un peu loin des analyses historiques et politiques sur la situation au Liban, il existe une réalité incontestable, c'est le peuple libanais qui reste la seule victime et qui paye les impôts de tous ces guerres et conflits. Néanmoins, une question que n'arrêtent pas de se poser les libanais : « où va-t-on » ? Les réponses peuvent être difficiles, en fait, parmi les principes qui jugent le futur d'un pays c'est son histoire ... mais peut on imaginer un bon avenir pour le Liban en se basant sur son histoire pleine de conflits confessionnels et une influence remarquable face à au conflit régional ? Peut-on imaginer un remède pour la tragédie quotidienne qui autorise ce moyen orient en commençant par l'Irak et en passant en Syrie pour ne pas se terminer au Liban ? Enfin...les conflits et les guerres ne respectent jamais le droit du peuple à vivre ! C'est le droit que les libanais veulent ! De vivre en paix, et de s'éloigner de cette obsession quotidienne envers l'insécurité due à la situation politique locale et régionale, mais est ce que les grands sont prêts pour donner ce droit primordial au people libanais ? N. A Nadine Arafat, est libanaise, doctorante en droit, auteur, [1] qui prévoit un conseil administratif consultatif composé de façon proportionnelle des représentants de six communautés pour siéger aux cotes du wali Turc. Nom Adresse email