Les joueurs des clubs professionnels du championnat des Ligues 1 et 2 ont décidé de s'organiser en syndicat pour «défendre leurs intérêts». L'ancien footballeur international et actuellement capitaine de l'équipe de l'ASO Chlef, Samir Zaoui, a déjà contacté plus d'une trentaine de joueurs des deux ligues pour s'organiser en syndicat, a-t-il déclaré. La réaction des joueurs était prévisible après la réunion FAF-Clubs au terme de laquelle il a été décidé de plafonner les salaires des joueurs. Cette décision devrait être appliquée à partir de la saison prochaine, c'est-à-dire 2013-2014, selon ce qui a été convenu lors de la réunion. Celle-ci a abouti au plafonnement des salaires, soit une mensualité ne dépassant pas 1,2 million de dinars pour un international confirmé, alors que pour les autres catégories de joueurs, les salaires varieront entre 200.000 et 800.000 dinars mensuellement. Actuellement, les joueurs touchent entre 80 000 et 3,8 millions de dinars. Cependant à la FAF, on précise qu'il a été convenu de maintenir les salaires actuels jusqu'à expiration des contrats des joueurs. Par la suite, la nouvelle grille des salaires sera appliquée. Les joueurs n'ont par apprécié que la décision de plafonner les salaires soit unilatérale. Ils auraient souhaité qu'ils y soient associés. Ainsi, les différentes parties auraient pu aller vers une convention collective. En ce sens, Zaoui qui est l'initiateur du syndicat des joueurs, a estimé que l'instauration du professionnalisme ne devrait pas se limiter au plafonnement des salaires. Il a considéré que les clubs gagneraient à s'organiser et se structurer au même niveau que les clubs professionnels des pays développés. Il faut donc s'attendre à d'autres réactions de la part des joueurs, lesquels n'écartent pas l'éventualité de recourir à une grève. Le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, a déploré le fait que des joueurs aient protesté contre cette procédure, alors qu'ils ne paient même pas leurs impôts, ni leur cotisations auprès de la CNAS, malgré les salaires faramineux qu'ils perçoivent. «Il faut que ces joueurs se conforment à la loi d'abord, en payant leurs cotisations sociales et fiscales, comme le fait le simple citoyen algérien. Il est ainsi de revenir à la légalité», a insisté le président de la FAF, précisant que les joueurs devront s'acquitter de ces cotisations «à partir du mois de janvier en cours». Le président de la FAF a fait savoir que 33% des joueurs perçoivent plus d'un million de dinars mensuellement, ajoutant qu'il y en a parmi eux qui touchent même un salaire de 3 millions de dinars. Selon Raouraoua, une action a été entreprise en direction du ministère de la Jeunesse et des Sports pour l'assainissement de la situation antécédente auprès des services concernés «d'une manière forfaitaire». Il a précisé au sujet du plafonnement des salaires que c'est une «décision inévitable», au vu de la situation financière «précaire» que connaissent les clubs des deux Ligues, reconvertis en sociétés commerciales qui sont «toutes et sans exception, déficitaires», a-t-il asséné.