Le nombre de franchises en Algérie atteint aujourd'hui la centaine, contre environ 350 au Maroc. Les premières franchises en Algérie remontent à l'année 2000 avec l'installation de Carré Blanc, Guy Decrenne et Geneviève Lethu à Saïd Hamdine. S'ensuivit la vague de 2003 et 2004 avec notamment Celio, Etam et à Sidi Yahia. Le développement le plus conséquent a été la concentration au centre commercial de Bab Ezzouar à partir d'août 2010 de dizaines de franchises internationales : Nike, Adidas, Lacoste, Benetton, Sergent Major, Ooxou, Orchestra, Jules et Jim, Mango. L'ouverture du centre commercial de Mohammedia dit Ardis a également permis une nouvelle concentration d'une dizaine d'enseignes internationales. Les nouvelles marques internationales arrivées en Algérie depuis peu de temps sont Celio, Dim (sous-vêtements), Tommy Hilfiger. "Zara (prêt-à- porter) qui occupe une surface de 2 300 mètres carrés et Afflelou (lunettes) font un tabac au centre commercial de Bab Ezzouar. Celio aves ses boutiques de Bab Ezzouar et de Sidi Yahia fait également partie du lot". En un mot, ces grandes marques séduisent une masse de jeunes Algériens. Le luxe est également entré par la grande porte avec l'installation de Cartier à l'hôtel El-Aurassi et Mauboussin à Sidi Yahia. Les prix sont assez abordables concernant notamment Celio, Benetton, Afflelou. Les marchandises se destinent à une certaine couche moyenne avide d'un meilleur rapport qualité/ prix et plus regardante au look. L'envers du décor, ce sont les multiples contraintes. Les commandes mettent du temps à arriver en raison des procédures bancaires et douanières. Ce qui pose le problème d'approvisionnement des boutiques. Les nouvelles collections peuvent ne pas arriver à temps. Ce qui risque d'altérer la relation avec la clientèle. La législation des changes complique également les choses. En effet ,il faut savoir que les franchises se distinguent entre les commerciales, celles de services et celles de l'industrie. Pour les premières, dans le segment du prêt-à-porter , on exige des droits d'entrée entre 5 000 à 10 000 euros à verser au franchiseur (propriétaire de la marque) et pour l'agroalimentaire des royalties. Or, l'Algérie, contrairement au Maroc interdit le versement des royalties (redevances) au franchiseur. Autre sérieuse contrainte : les coûts prohibitifs de la location des locaux notamment à Sidi Yahia : entre 600 000 à 1 million de dinars/mois et le contrat-bail qui est en défaveur du locataire. Les durées de location sont moins longues qu'au Maroc. Le propriétaire du local peut ne pas lui renouveler le bail ou lui exiger le double du loyer initial pour prolonger la location. Tout ces facteurs ajoutés à la dévaluation du dinar créent des surcoûts que le franchiseur fait répercuter au client. Des franchises ont également bâti leur succès sur la vente de produits issus de déstockages en provenance de Chine , acquis à bas prix et revendus avec une marge hyper importante. Il faut donc dans ce commerce séparer le bon grain de l'ivraie. Il existe en Algérie de grandes enseignes internationales qui jouent le jeu de la traçabilité, de la transparence et du transfert de savoir-faire, car elles tiennent absolument à leur notoriété partout dans le monde. Et nombre de franchises en Algérie restent sérieuses, respectueuses de la réglementation et de leurs devoirs envers les douanes et le fisc. En conclusion , malgré ces contrastes, l'Algérie a intérêt à développer la franchise au regard des dividendes pour l'économie nationale : création d'emplois et de richesse, traçabilité, transfert de savoir-faire. "C'est le chemin le plus rapide de développer des franchises industrielles, des plateformes de production de marchandises en Algérie grace au support et au savoir-faire de ces enseignes en Algérie", argue Hind Benmiloud, l'une des pionnières de la franchise en Algérie. K. R. Nom Adresse email