Une soixantaine d'animateurs de plusieurs associations ont tenu, hier à Alger, un sit-in devant l'APN pour exiger l'abrogation de la loi sur les associations, jugée liberticide. Des militants de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme dont son président, Me Benissad, son successeur et désormais député, Me Bouchachi, des militants du Rassemblement action jeunesse (RAJ) et des représentants de nombreuses autres associations ont tenu à exprimer publiquement leur rejet de cette loi adoptée en 2012 et dont les délais accordés aux associations pour se conformer aux nouvelles dispositions, sous peine de disparaître, arrivent à terme aujourd'hui. Comme souvent en pareille circonstance, un dispositif policier a été déployé autour de l'APN et les manifestants ont été cantonnés à la placette qui fait face à l'imposant édifice de l'Assemblée, histoire de ne pas perturber la circulation. Mais pour une fois, la police n'a ni chargé ni brutalisé les manifestants, selon Abdelwahab Fersaoui, président de RAJ. À l'issue du rassemblement, une délégation composée de Me Aïssa Rahmoune de la Laddh, d'Abdelwahab Fersaoui et de Mme Nassera Dutour des familles des disparus a été reçue par le président de la commission de la jeunesse et des sports et de l'activité associative de l'APN. "Cette rencontre a permis à la délégation d'exposer les préoccupations et les inquiétudes de la société civile par rapport à la loi 12/06 qui menace l'existence effective du mouvement associatif algérien", indique un communiqué du collectif d'associations pour l'abrogation de la loi. Mais la délégation a demandé à rencontrer le bureau de l'APN et la commission juridique, vu que l'abrogation ne relève pas des prérogatives de la commission de la jeunesse. "Après échange, M. Belkacem Berkat, président de ladite commission, a pris l'engagement de transmettre la demande du Collectif au président de l'APN et de nous tenir informés d'une éventuelle rencontre avec ce dernier ou avec le président de la commission des affaires juridiques", indique le texte. Selon Abdelwahab Fersaoui, plusieurs autres actions sont envisagées dans les prochaines semaines dont, notamment, la rencontre des groupes parlementaires et l'interpellation des partis politiques. "Le combat va continuer", a-t-il dit. Une dizaine d'associations risque de disparaître du paysage associatif. Critiqués par les acteurs de la société civile, certains partis et de nombreuses ONG étrangères, le nouveau texte exige l'agrément interdit aux associations dans l'une de ses dispositions à "s'ingérer dans des affaires internes du pays", tandis que la coopération ou le financement provenant de l'étranger sont soumis à un sévère contrôle. Karim K. Nom Adresse email