Les groupes de travail issus de la dernière tripartite "sont en passe de parachever leurs travaux et soumettront prochainement leurs propositions", a annoncé, samedi à Blida, le Premier ministre citant l'élaboration d'un pacte national économique et social. Pourtant, le ministre du Développement industriel et de la Promotion de l'investissement, Amara Benyounes, avait indiqué, le dimanche 29 décembre dernier, que le document final du groupe de travail chargé d'élaborer un pacte économique et social de croissance, en application des décisions de la dernière tripartite, sera transmis le lendemain, soit le lundi 30 décembre, au Premier ministre, Abdelmalek Sellal. "Nous allons procéder par la suite avec le Premier ministre à la signature de ce pacte", a précisé M. Benyounes lors d'une réunion-débat regroupant notamment le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens, UGTA, et les présidents et représentants des organisations patronales. Le document dont Liberté a obtenu une copie, "rassemble les parties prenantes en vue d'établir des alliances de partenariat stratégique autour d'objectifs et d'actions visant à projeter le futur commun de la société dans le domaine économique et social". Il est basé sur une logique de partenariat pour le développement et prend appui sur les engagements de tous les partenaires, le gouvernement, les organisations patronales et l'UGTA, "en faveur des objectifs d'une croissance durable et forte, et d'une répartition équitable des fruits du développement". Dans son préambule, le document relève que "la situation financière du pays est globalement saine", mais l'économie algérienne reste toujours mono-exportatrice et totalement vulnérable aux chocs extérieurs. La prépondérance des hydrocarbures dans les exportations du pays est l'une des sérieuses vulnérabilités de l'économie algérienne. "En dépit de cette aisance financière, la part de l'industrie dans le PIB reste toujours modique. Les hydrocarbures représentent l'écrasante majorité des recettes fiscales et des exportations", lit-on dans le document. Du coup, les partenaires, dans le pacte, veulent placer l'entreprise au centre de toute politique économique. "Les entreprises publiques et privées, sans distinction, sont au centre de toute politique de développement dont elles sont les bâtisseurs : elles sont nécessairement des partenaires incontournables dans toute action de mobilisation pour la croissance économique. Nulle politique de développement ne peut désormais ni être efficace et efficiente si elle n'inscrit pas parmi ses priorités la promotion de l'entreprise et du développement humain, ni bénéfique pour la nation, si l'entreprise qui anime le marché et qui vit du marché, ne projette pas sa propre prospérité dans un cadre national", sont, entre autres, les fondements et les principes du pacte. Parmi les objectifs visés par le pacte économique et social de croissance, on relève, entre autres, l'accélération des processus de réformes économiques, l'impulsion du développement industriel, l'instauration d'un climat des affaires favorable, la mise du système national de formation en adéquation avec les besoins des entreprises et de l'économie nationale... Dans le projet de pacte, les engagements de chacune des parties sont clairement mentionnés. Pour les pouvoirs publics une trentaine d'engagements sont consignés. Il s'agit de veiller à densifier la coordination et la concertation continues avec les partenaires sociaux et la société civile dans la mise en œuvre stratégique des politiques économiques, notamment en matière de politiques publique, budgétaire et financière. Le projet de pacte suggère la création de banques d'investissement, de fonds de capital-risque, de fonds d'investissement et de banques de développement. Pour l'UGTA, environ 9 engagements, il s'agit, entre autres, d'agir avec ses partenaires pour contribuer à l'instauration d'un climat favorable au développement économique et social et participer à l'explication de toutes les orientations relatives au développement durable et l'accentuation de la compétitivité de l'économie nationale. Les organisations patronales souscrivent à 13 engagements. "Les engagements des parties signataires du pacte seront déclinés en plans d'action, élaborés par chaque partie pour ce qui la concerne, incluant des objectifs opérationnels et adossés à des indicateurs de mesure", souligne le document évoquant l'évaluation périodique des engagements dans le cadre des réunions tripartites regroupant le gouvernement, les organisations patronales signataires et l'UGTA. Le projet de pacte, "conclu pour une période de cinq ans", propose la mise en place "à la diligence du gouvernement, d'un comité national de suivi associant toutes les parties prenantes au pacte". M. R. Nom Adresse email