Le document final du groupe de travail chargé d'élaborer un pacte économique et social de croissance, en application des décisions de la dernière tripartite, sera transmis lundi au Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a indiqué dimanche à Alger le ministre du Développement industriel et de la Promotion de l'investissement, Amara Benyounes. "Nous allons procéder par la suite avec le Premier ministre à la signature de ce pacte", a précisé M. Benyounes lors d'une réunion-débat regroupant notamment le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi Said, et les présidents et représentants des organisations patronales. Selon le ministre, ce pacte est un cadre de concertation et de discussion qui prévoit la mise en place d'un comité national de suivi qui sera "certainement présidé par M. Sellal". "Un bilan sera élaboré, annuellement, pour évaluer les travaux de ce comité", a-t-il ajouté. Le chef de l'exécutif avait annoncé, à l'issue des travaux de la tripartite tenue en octobre dernier, la mise en place de cinq groupes de travail chargés d'identifier les dispositions susceptibles d'encourager le développement de l'entreprise nationale. Ce premier groupe composé des trois partenaires (gouvernement, patronat UGTA) et d'experts est ainsi chargé de concevoir la stratégie de développement économique et social qui cadre avec la politique du gouvernement tout en se basant sur l'efficacité économique et l'équité sociale. Lors du débat, Mohamed Bacha, directeur général de la veille stratégique, des études économiques et des statistiques au ministère et coordonnateur du groupe de travail, a expliqué que le pacte économique et social de 2006 a constitué une base de travail pour ce nouveau pacte. Dans ce nouveau pacte, on parle "d'engagement" des parties prenantes pour un meilleur développement économique et social du pays, a-t-il fait remarquer. De son côté, M. Sidi Said a relevé "une nette amélioration et une maturation" dans la formulation des propositions communes, préconisant d'intituler ce document "le pacte national économique et social de croissance". Il a rappelé également que les pouvoirs publics ont consacré près de 2.000 milliards DA à l'entreprise algérienne dans l'objectif de promouvoir la production nationale, considérée comme levier de l'emploi et de la croissance dans ce pacte. Intervenant à son tour, le président du Forum des chefs d'entreprises (FCE), Réda Hamiani, a appelé les pouvoirs publics au développement de zones industrielles en impliquant les opérateurs privés. Pour lui, le programme de réalisation de 49 zones industrielles totalisant environ 10.000 hectares est "insuffisant". Il ne représente dans d'autres pays que la superficie d'une seule zone. D'autres propositions ont été formulées lors du débat par les présidents et représentants d'organisations patronales. M. Benyounes a promis de prendre en considération toutes les suggestions, affirmant que le comité de suivi se réunira chaque trois mois pour "apporter les correctifs nécessaires".