Hugh Robertson, le ministre britannique aux Affaires étrangères chargé de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, est aujourd'hui à Alger pour une visite de deux jours. Il coprésidera le dialogue de haut niveau entre l'Algérie et le Royaume-Uni avec Madjid Bouguerra, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines. Les ministres discuteront de la coopération sur plusieurs volets, y compris la sécurité, le commerce, la promotion de la langue anglaise, le renforcement des liens culturels et universitaires et la circulation des personnes entre nos deux pays. Liberté : En visite en septembre 2013 à Alger, Lord Risby, envoyé du Premier Ministre britannique pour le Partenariat économique avec l'Algérie, a réaffirmé la volonté de Londres de renforcer ses investissements hors hydrocarbures en Algérie. Qu'en est-il exactement ? Hugh Robertson : D'abord, permettez-moi de dire que je suis ravi d'être en Algérie pour la première fois. Ma visite intervient un an après la visite du Premier Ministre, David Cameron, et il est clair pour moi que nos relations bilatérales se sont considérablement approfondies au cours des dernières années dans le domaine de la sécurité, la lutte contre le terrorisme, les questions politiques, les liens parlementaires, la langue anglaise, l'enseignement supérieur et les liens culturels. Lors de cette visite, j'inaugurerai une école privée de langue anglaise (British Institute for English) gérée par la société britannique Alligan et je signerai un accord visant à soutenir 100 doctorants algériens à poursuivre leurs études dans les universités britanniques. Le Royaume-Uni s'est engagé à un partenariat solide et durable avec l'Algérie. C'est une amitié qui continuera à croître pendant de nombreuses années au profit de nos deux pays dans un esprit de partenariat et de soutien mutuel. En ce qui concerne notre partenariat économique, le Royaume-Uni estime que l'Algérie détient un énorme potentiel en dehors des possibilités évidentes du pétrole et du gaz. Il est maintenant temps d'investir dans d'autres secteurs. Comme l'infrastructure de l'Algérie continue de se développer, stimulée par les plans du Président pour les infrastructures, les entreprises britanniques de construction veulent de plus en plus apporter leur expérience et leurs compétences en Algérie. Dans l'agriculture, nous soutenons un grand investissement par des entreprises britanniques et irlandaises dans la région de Ghardaïa, qui vise à aider l'Algérie à devenir autosuffisante dans la production de lait. Nous tenons également à soutenir les investissements dans le secteur de la santé, y compris la construction et la gestion hospitalière. Nous soutenons les investissements dans le secteur de l'éducation, par exemple, nous allons accueillir une délégation algérienne lors du Forum mondial de l'éducation et de la Foire internationale de Londres qui se dérouleront ce mois-ci. Nous encourageons un grand nombre d'entreprises britanniques et institutions qui œuvrent à promouvoir la langue anglaise. Beaucoup de sociétés hors hydrocarbures sont présentes ici, comme HSBC, GSK, Astra Zeneca et Unilever. Lord Risby joue un rôle important en travaillant à améliorer le partenariat économique entre nos deux pays et en collaborant étroitement avec son homologue, le ministre Yousfi. Pour la première fois, le commerce bilatéral est estimé à plus de 5 milliards de livres, mais nous sommes convaincus qu'il y a un réel potentiel pour augmenter les exportations britanniques de ce faible, mais croissant niveau. Lord Risby va intervenir lors d'une conférence sur l'Algérie (Algeria Investor Window) dans la City de Londres le 10 février prochain afin d'attirer l'attention sur les opportunités en Algérie avec la participation des entreprises du secteur privé. Lord Risby tient à organiser, dans la seconde moitié de cette année et avec le soutien des deux gouvernements, une conférence sur l'investissement majeur à Londres. Malgré la visite, la première du genre, d'un Premier Ministre britannique en Algérie au lendemain de la prise d'otages terroriste de Tiguentourine et les assurances données par M. Cameron quant à la poursuite du partenariat gazier entre les deux pays, nous avons l'impression que British Petroleum fait dans la résistance, aussi bien quant au retour de ses cadres sur le site gazier que sur le respect des délais de livraison des projets en cours. Avez-vous un commentaire à faire sur ce dossier ? BP a clairement indiqué qu'elle était pleinement engagée en Algérie. Les décisions concernant le déploiement de son personnel et de ses projets en cours sont de sa responsabilité, et non pas du gouvernement britannique. Le Royaume-Uni a entamé une politique d'encouragement de l'enseignement de la langue anglaise en Algérie par le biais de la formation de formateurs et de la réouverture à compter de cette année du British Council. Y a-t-il d'autres actions que vous avez envisagées avec le ministère de l'Education nationale algérien ainsi que d'autres partenaires en Algérie ? Le British Council travaille avec le ministère de l'Education nationale depuis 2008 et il a développé cette coopération durant l'année précédente. Nous nous concentrons sur l'amélioration de l'enseignement de la langue anglaise, notamment dans les collèges. En septembre 2013, un nouveau programme a été approuvé par le ministre de l'Education nationale et Lord Risby, l'envoyé spécial du Premier Ministre britannique pour le Partenariat économique, axé sur la formation des enseignants, l'inspection, l'élaboration des programmes, de l'évaluation et les TIC. Il comprend un nouveau programme d'anglais parallèle pour le niveau secondaire (lycée) et il est soutenu par des entreprises du secteur privé comme Anadarko, HSBC et Hess. Le British Council rouvrira son centre d'enseignement vers la fin de cette année à Alger et il travaille également avec les Chambres de commerce pour soutenir les écoles de langue anglaise à Alger, Laghouat, Oran et Annaba. L'Algérie est aujourd'hui au centre de conflits dont elle n'a pas été à l'origine : instabilité au Mali, chaos en Libye, insécurité en Tunisie et persistance du conflit du Sahara Occidental. Comment voyez-vous le rôle d'Alger et quelle serait l'assistance que vous pourriez apporter, considérant que l'Algérie est le pays le plus stable d'Afrique du Nord ? Il est clair que l'Algérie se trouve dans une région instable qui présente de graves et dangereuses difficultés. Le Royaume-Uni s'est engagé à travailler en partenariat avec l'Algérie pour contrer ces menaces. L'Algérie est un acteur régional incontournable et a une grande expérience en matière de défis sécuritaires. Nous avons donc autant à apprendre de nos amis algériens qu'à apporter. S. T Nom Adresse email