Les violences dans la vallée du M'zab ont repris de plus belle. Des centaines de jeunes du quartier malékite d'Echaâba, situé à l'extrémité nord de la commune de Bounoura, dominant la coquette cité de Sidi-Abbaz et, en contrebas du nouveau ksar d'Ioumad, se sont subitement et violemment accrochés avec des jeunes Mozabites du Ksar Melika, perché sur une colline dominant toute la vallée. Les causes de ces nouveaux affrontements divergent d'une communauté à l'autre. À chacune sa propre version des faits. Selon des témoins du quartier d'Echaâba, "les violences ont débuté lorsqu'une dizaine de jeunes Mozabites se sont acharnés à coups de pierres sur une crèche, puis se sont dirigés vers le château d'eau qui dessert le quartier et la cité Sidi-Abbaz. Ils ont forcé la porte menant à la cuve d'eau et y ont jeté des ordures". Ahmed du quartier Melika, cadre à l'université de Ghardaïa, contacté par téléphone, affirme que "ce sont les jeunes du quartier d'Echaâba qui ont provoqué ces violences. Ils ont attaqué le mur d'enceinte du cimetière ibadite de Melika qu'ils ont essayé d'abattre pour, peut-être encore une fois, et tel qu'il s'est déjà malheureusement passé au cimetière ibadite Cheikh-Aâmi-Saïd, profaner nos tombes et nos mausolées. Nos jeunes n'ont fait que défendre leurs morts et leur patrimoine. C'est de la légitime défense". Pendant plus de quatre heures, des centaines de jeunes, perchés sur les collines et sur les terrasses se faisant face, se sont affrontés à coups de pierres, de tiges de métal lancées à coups de lance-pierres et de cocktails Molotov. Il a fallu l'intervention des forces antiémeutes de la police pour arriver péniblement à s'interposer entre les deux parties. Bilan : 16 policiers ont été blessés, dont 3 assez sérieusement touchés. Parmi les jeunes émeutiers, il y aurait plus de 40 blessés, mais rien d'officiel puisque chaque camp a fait en sorte que ses blessés soient soignés dans la discrétion, évitant ainsi les structures de santé, de peur d'être arrêtés par les services de sécurité. Selon le commissaire Salim Bounab, chargé de la cellule de communication au niveau de la sûreté de wilaya de Ghardaïa, "aucune arrestation n'a été opérée. Notre intervention avait pour but d'éviter que les affrontements ne prennent une dimension dramatique. Nous avons engagé des effectifs importants pour nous interposer entre les deux parties". Face à la rumeur disant que l'eau du château d'eau a été empoisonnée, les autorités ont, par prudence, suspendu la distribution d'eau en attendant que des analyses soient effectuées sur des prélèvements. Les autorités locales ont lancé des messages via la radio locale pour rassurer les citoyens sur l'absence de danger quant à son utilisation domestique. Un important dispositif de sécurité reste déployé, notamment sur les crêtes dominant les quartiers source de tensions. L. K Nom Adresse email