C'est désormais connu : le Parti des travailleurs (PT) a décidé de prendre part à la course électorale du 17 avril prochain et, changement de dernière minute, la première responsable de cette formation politique, Louisa Hanoune, sera la candidate à la présidentielle. C'est en marge des travaux de la première session du comité central du PT, qui s'est tenue avant-hier à Zéralda (wilaya d'Alger), que Mme Hanoune s'est prêtée à nos questions et, à notre demande, s'est exprimée particulièrement sur le soutien apporté ces longues années par son parti au programme du président de la République, qualifié par des économistes de "libéral", voire d'"infitah". D'emblée, la secrétaire générale du PT a admis qu'"à l'exception du premier mandat, son programme n'a rien d'infitah". "Le président de la République a corrigé après le tir et réorienté son programme", a affirmé Louisa Hanoune, citant, entre autres, l'introduction de la règle 51/49 relative au partenariat étranger et les amendements insérés dans la loi sur les hydrocarbures. Notre interlocutrice tiendra, toutefois, à préciser que son parti "n'a jamais soutenu Bouteflika", qu'il a seulement appuyé "des décisions politiques qui correspondent à nos combats et qui servent l'intérêt de la nation et des travailleurs". D'ailleurs, elle a rappelé, dans ce contexte, que le PT n'a pas cessé de dénoncer, de critiquer ou d'alerter contre les projets porteur de dangers ou qui exposent notre pays au chantage et aux pressions extérieurs. Plus encore, il est arrivé au Parti des travailleurs d'interpeller, plus d'une fois, le premier magistrat du pays, lorsqu'il s'agit de "défendre la souveraineté nationale", "la cohésion de la nation" et "les intérêts supérieurs de la nation", signalera-t-elle. Cette dernière a également rappelé les positions de son parti, toujours opposé à "l'ingérence étrangère", ainsi qu'aux projets ou aux politiques qui sont en porte-à-faux avec les choix d'ouverture démocratique et la liberté d'expression. "Aujourd'hui, nous sommes dans une autre situation", a soutenu Mme Hanoune, en notant que c'est la raison pour laquelle sa formation "ne peut soutenir un programme qui a un côté libéral et qui comporte des contradictions". "Nous voulons une politique cohérente qui permet d'asseoir le rôle de l'Etat", a-t-elle confié, non sans déplorer plus loin "l'absence de vision globale et à long terme". Selon la leader du PT, la situation actuelle "est dangereuse" et exige nécessairement "la préservation des acquis". Pour preuve, elle parlera de ces "parties en Algérie qui ont intérêt qu'il y ait anarchie" à l'approche du rendez-vous électoral d'avril prochain, de même que ces "pressions extérieures qui s'alimentent des provocations (à l'intérieur du pays, ndlr) et des insuffisances". "Comme je l'ai déjà dit, nous sommes dans une sorte de calme qui précède la tempête", a conclu notre interlocutrice. H. A Nom Adresse email