Elle a laissé entendre que les attaques dirigées, ces derniers temps, contre le PT, sont la preuve que leurs commanditaires “ont peur de la participation d'un candidat du PT à la course électorale et de son programme”. La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, n'a pas rejeté l'idée de sa participation à l'élection présidentielle d'avril 2009. Hier, à l'issue de la réunion de la commission nationale des élus du parti, qui a débuté jeudi à la Mutuelle des matériaux de construction à Zéralda, Mme Hanoune a annoncé que la présentation de sa candidature “sera tranchée au moment opportun”, en promettant qu'elle sera connue rapidement. Elle a, cependant, laissé entendre que les attaques dirigées, ces derniers temps, contre le PT, sont la preuve que leurs commanditaires “ont peur de la participation d'un candidat du PT à la course électorale et de son programme”. Pour celui qui connaît le poids de la première responsable du PT au sein de sa formation, il ne pourrait s'agir que de la candidature de Mme Hanoune, d'autant que celle-ci s'est déjà portée candidate auparavant à la présidentielle. Dans son allocution de clôture des travaux, Louisa Hanoune est revenue longuement sur la révision constitutionnelle et les “calomnies” dont a fait l'objet son parti, en se prononçant pour la révision partielle de la loi fondamentale. “Notre vision sur cette révision n'a rien à voir avec leur vision”, s'est-elle justifiée, se référant notamment au parti FLN et au RND. Quant aux “attaques” initiées par “3 journaux algériens”, elle les a qualifiées d'“opération politique commanditée par le Medi des Etats-Unis”. “Nous ne sommes pas une opposition des services américains”, a soutenu Mme Hanoune, avant de répliquer à l'endroit des titres critiqués : “Ils disent que nous soutenons Bouteflika, eh bien on s'en fout.” Retrouvant son calme, l'intervenante a affirmé que la position du PT sur la révision constitutionnelle a été dictée par des considérations liées à “la souveraineté nationale et l'intégrité, l'intérêt de la nation et du parti”. La tenue d'un référendum n'aurait rien “changé”, selon elle, “en l'absence d'un débat”. Cela dit, le Parti des travailleurs, a-t-elle relevé, est conscient de “l'absence de transparence lors des élections et celle de la démocratie”, ainsi que de “l'existence du bicéphalisme”. “Nous avons aussi des réserves par rapport à cette révision partielle”, a tenu à signaler Mme Hanoune, faisant allusion à l'article 74 qu'elle a désigné par “régression”. “Nous sommes tranquilles, car il n'y a pas de poste de vice-président et on n'a pas touché aux articles portant sur l'unité de la République”, a-t-elle poursuivi. Toujours dans le registre de la révision constitutionnelle, le leader du PT a critiqué les immixtions de la presse étrangère, citant nommément la presse française qui a annoncé “un président à vie” et la presse marocaine qui s'est permise de parler de “monarchie”. Plus loin, elle a estimé qu'“il est du droit de Bouteflika de poser sa candidature”, d'autant que “la limitation des mandats n'est ni une revendication populaire ni une revendication partisane”. De plus, Mme Hanoune a estimé que la révision de la Constitution ne porte pas préjudice à l'alternance politique, car ce concept “a une définition différente” dans les pays occidentaux, alors qu'il renvoie chez nous au “programme” du candidat. “Pour nous, c'est le libre choix du peuple qui doit prévaloir”, a-t-elle appuyé. La porte-parole du PT a, par ailleurs, démenti l'idée d'une éventuelle proposition qu'on lui aurait faite pour rejoindre le gouvernement, jugeant qu'elle a beaucoup à faire dans sa propre formation. Quant aux députés de son parti qui ont rejoint dernièrement d'autres formations politiques, principalement le FLN et le RND, elle a motivé leur désaffection par “l'argent”, du moins par leur refus de céder une part de leur salaire au PT, ainsi que l'absence d'une “loi protégeant le mandat du député”. Selon elle, “le Parti des travailleurs a toujours 26 sièges à l'APN”, même si les 5 “cadavres politiques” ont rejoint les rangs du FLN. Dans ce cadre, Mme Hanoune a précisé que la rencontre qui a regroupé le PT et le secrétaire général du parti FLN a servi, entre autres, à “si Belkhadem de confirmer qu'ils ont quitté le PT pour de l'argent”. Dans le même cadre, le PT a décidé de créer “un bulletin des élus”, persuadé que “l'élu est la vitrine du parti”. H. Ameyar