Le phénomène de fermeture des routes, auquel recourent souvent les citoyens en difficulté, semble reprendre de plus belle dans la wilaya de Béjaïa. En effet, la démission des pouvoirs publics face au malaise social qui ne cesse de grandir ces dernières années, ne fait qu'attiser le feu de la révolte qui couve depuis toujours dans cette région de Kabylie. Pas plus loin qu'hier, la route nationale n°26 reliant Béjaïa à Bouira était fermée à la circulation dans deux endroits distincts. Ainsi, à Akbou, des habitants du quartier Sonatrach occupent la chaussée depuis samedi dernier, en guise de protestation contre leur exclusion de la liste des pré-bénéficiaires des 95 logements RHP que la daïra a répartis tout récemment. Les protestataires, dont les familles vivent dans des habitations précaires, réclament leur quota de logements dans le programme RHP dont a bénéficié la commune d'Akbou. Par ailleurs, des citoyens du quartier Ideraqen relevant de la daïra de Timezrit, sont descendus dans la rue, hier, très tôt, pour procéder à la fermeture de la RN26 à hauteur de l'ex-village socialiste agricole, sis sur le territoire de la commune de Fenaïa-Il Maten. Quant à la raison invoquée par ces coupeurs de route, elle laisse pantois ! Les usagers de cette voie de communication qui connaît une grande affluence, notamment en ce début de semaine, ont été choqués d'apprendre que le blocage de la route a été décidé en signe de solidarité avec une famille menacée d'expulsion de son logement qu'elle occupe depuis 24 années, dans le même quartier d'Ideraqen. Arrivés sur les lieux, les nombreux automobilistes et les voyageurs venant des deux sens, dont des familles, des étudiants, des travailleurs et même des malades, ont été contraints à rester cloués sur place. Les manifestants ont dressé des barricades faites de pneus enflammés, de buses de gros calibres, de troncs d'arbres... aussi bien au niveau de la sortie de la localité de Remila, qu'à l'entrée est du village agricole de Fenaïa. Des pierres, des débris de verre et autres détritus jonchent la chaussée, tout le long de cet axe routier que les usagers de la RN26 devraient parcourir à pied pour traverser ce goulot d'étranglement. K. O Nom Adresse email