Les assises nationales des transports tenues en décembre dernier n'ont pas tardé à donner des résultats, ce qui semble pour les présents une prouesse, pour ne pas dire une première, habitués que nous sommes à des rencontres sans suite. Le ministre et non moins président du parti TAJ s'est voulu déterminé à en finir avec les anciennes habitudes, les mauvais réflexes et le règne de la médiocrité. Du moins, c'est ce qu'on peut constater de l'armada de mesures lues lors du séminaire organisé hier à l'hôtel El-Aurassi en présence de Mohamed El-Ghazi, Abdelmadjid Sidi-Saïd, Abdelkader Zoukh, respectivement ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de la Réforme du service public, SG de la centrale syndicale UGTA, wali d'Alger ainsi que du président du patronat, Lahbib Yousfi, des présidents des groupes et sociétés de gestion des participations du secteur des transports et des représentants des corps constitués (DGSN, GN, Protection civile). Ainsi, a entamé le ministre Amar Ghoul, durant plus d'un mois toutes les parties concernées ont étudié et présenté les recommandations à même d'apporter des solutions à court, moyen et long terme aux problèmes que vit le secteur et, de là, améliorer le quotidien des citoyens en matière de transport sous toutes ses formes. "Nous ne sommes pas ici pour diminuer de l'effort entrepris par les autres, mais notre but est d'améliorer d'une part les acquis et de réorganiser d'autre part ce qui doit l'être", dira-t-il, précisant que désormais le transport doit avoir une place stratégique en Algérie, car il n'est plus "question de continuer à aller dans le même sens. Nécessité donc de diversifier les moyens de transport et ne pas tout axer sur la route. Aujourd'hui, le parc auto est d'environ 8 millions de véhicules, il atteindra 20 millions en 2025. La situation, si elle n'est pas prise en charge dès maintenant, sera impossible à gérer dans quelques années", avertit le ministre. Selon lui, il est donc impératif de s'orienter vers le transport en commun, créneau à prioriser, renforcer et encourager, notamment dans la capitale et les grandes villes. Pour cela il est également nécessaire d'actualiser les autorités de régulation, de suivi et de contrôle. Allusion faite à l'anarchie qui prévaut dans le secteur des transports urbain et suburbain, notamment chez les transporteurs privés. Il propose à cet effet un audit interne de façon régulière au niveau des différents organismes ayant la charge de ce secteur. Au plan des horaires de transport, le ministre se dit outré par le flagrant manque de respect affiché par les entreprises ou compagnies qu'elles soient terrestres, aériennes ou maritimes. Une situation qui ajoute au calvaire du voyageur. "Il est temps de passer à l'intermodalité des transports", expliquant le manque de coordination des divers prestataires. Au même chapitre, les mesures visent à encourager le renouvellement des vieux véhicules de transport avec proposition d'aide de l'Etat à en acquérir des neufs. Ce qui est valable pour le transport aérien dont les deux compagnies, Air Algérie et Tassili Airlines, ont été renforcées par respectivement 14 et 2 aéronefs. "Il faut s'ouvrir sur notre continent et sur le monde", explique le ministre. Le transport maritime est aussi à l'ordre du jour. Le développement devra concerner toutes les infrastructures ; gares routières, de chemin de fer, ports et aéroports font partie de ces mesures. On ne peut parler, fera constater le ministre, de développement des différents transports sans penser à la tarification où la concurrence est rude au plan mondial. L'étude de ce volet préconise sa réorganisation. "On ne peut parler de développement du tourisme si la tarification des transports n'est pas maîtrisée. Aussi, il y a lieu d'étudier la question aux plans économique, social, accessibilité et attractivité", observe-t-il. La problématique du permis de conduire a été aussi abordée par l'annonce d'un certain nombre de mesures visant à revaloriser ce document aux normes mondiales. De fil en aiguille, les accidents de la route sont généralement le résultat du facteur humain, soit 95%. Des mesures fortes et dissuasives, annonce le ministre. "Nous accorderons une priorité à ce volet en mettant des moyens importants pour diminuer de ce drame", dira-t-il en soulignant la réhabilitation de la maintenance et l'entretien pour tous les transports. A F Nom Adresse email