La formation féminine qui s'illustre dans la batucada a animé deux concerts consécutifs à la salle Ibn Khaldoun, mais pour la deuxième soirée, il a également été question d'une rencontre musicale entre les rythmes brésiliens des Zalindê et les sonorités colorées du groupe algérois El Dey. C'est une foule en délire qui est venue applaudir, vendredi soir à la salle Ibn Khaldoun, le groupe El Dey, mais elle est également venue découvrir la formation Zalindê, qui a offert un fabuleux spectacle, instillant de la joie de vivre et de la bonne humeur dans le cœur de tous ceux qui étaient présents. Créé en 2002 par Roberta Paim et Cholé Deyme, Zalindê (beauté en verlan portugais) s'illustre particulièrement dans la batucada, un genre musical s'appuyant sur des percussions traditionnelles du Brésil. Les douze artistes sur scène (sept à huit percussionnistes, une chanteuse et deux danseuses), Zalindê –qui compte parmi ses membres jusqu'à 20 musiciennes – a interprété des thèmes de son répertoire où le rythme est le maître mot. Avec des instruments de percussion aussi divers que variés, comme le surdo, la tumba, les timbales, mais également une guitare, une basse et un cavaquinho, les artistes nous ont donné à voir la pleine mesure de leur talent, de leur incroyable dextérité, et de leur maîtrise des rythmes afro-brésiliens du Nordeste du Brésil. Zalindê nous a surtout montré que la percussion peut non seulement se conjuguer au féminin, mais que la tradition, en l'occurrence ici les rythmes traditionnels, peut se conjuguer et se mixer à la modernité et aux différentes sensibilités et des influences de ses membres (originaires de plusieurs pays : Brésil, Bénin, Colombie, Portugal, France, etc.), qui vont de la samba (et dans ce cas, rappelons que la batucada est un sous-genre de la samba) au hip-hop (et aux différentes expressions musicales urbaines), en passant par le raï et la fanfare. Un métissage musical, une rencontre, entre musiciennes, qui se situe à la frontière de l'authentique et du moderne. Il y a un autre élément qui a pleinement participé à la réussite de ce spectacle : l'énergie des artistes sur scène. Une très belle énergie qu'elles ont réussi à communiquer à toute la salle, sans jamais perdre de vue le thème (ou morceau), et l'aspect spectacle de leur prestation, notamment en occupant parfaitement l'espace et en offrant, en plus du bon son, du jeu de scène. Pour le final, les membres du groupe El Dey ont rejoint les belles sur scène pour interpréter ensemble une pièce du répertoire de Zalindê. Et c'est ce même groupe El Dey qui a assuré la première partie de ce spectacle. En début de soirée, cette formation qui fait, elle aussi, du métissage une démarche artistique, a interprété quelques-uns des titres de son propre répertoire ainsi que des reprises, comme le succès Maria et Bnat El-Bahdja, Babor El-louh, Noujoum Ellil ou encore La Ilah Ila Allah. Avant de céder la scène, El Dey invitera les fabuleuses Zalindê pour une fusion ou un duo sur le morceau El-Bahdja. Un moment d'une grande beauté, riche en couleur, aussi bien pour ce qui est des sonorités que pour ce qui est de l'aspect visuel. Par ailleurs, rappelons que le cycle "Brazil rencontre Al Bahdja", organisé par Arts et Culture, en partenariat avec Organic Music, se prolongera jusqu'au 20 février, avec une fréquence de deux spectacles par week-end. A ne pas rater ! S. K. Nom Adresse email