Le groupe féminin de musique afro-brésilienne Zalindê s'est produit, jeudi soir à Alger, dans une ambiance survoltée qui a mêlé les percussions à la danse et au chant, marquant l'ouverture des soirées «Brazil rencontre El-Bahdja», une série de spectacles programmés toutes les fins de semaine, jusqu'au 20 février. Associant leur passion de la musique afro-brésilienne au sein d'une batucada (style de musique constituant un sous genre de la samba), les percussionnistes du groupe Zalindê se sont déchaînées sur la scène de la salle Ibn Khaldoun, telle une déferlante de joie et de bonne humeur dans une ambiance carnavalesque, à l'esprit festif et débridé. Avec deux ballerines et dix percussionnistes polyvalentes qui cadençaient, sur des rythmes binaires et ternaires, parfois en tapant sur des peaux et parfois en jouant aux guitares basse et rythmique, Zalindê, ou «beauté» en verlan dans le Portugais, est venu à Alger avec 12 musiciennes et danseuses percutantes sur la vingtaine qu'il compte à l'initiale. Originaires du monde entier, (Du Brésil, de France, du Bénin, des Antilles, de la Colombie et du Japon entre autres), les artistes du groupe Zalindê constituent un métissage intéressant, avec autant de cultures et de sensibilités différentes qui leur permettent d'enchaîner samba, merengue, hip-hop, raï, rythmes africains, reggae etc. Ilê Aïyê, Na Lata, Travessia, Habanera do Zalindê et Ares do Sul sont parmi la quinzaine de pièces interprétées par le groupe qui a brillé, près de deux heures durant, de maîtrise et de dextérité, émettant une générosité à vouloir donner du plaisir à un public, relativement nombreux qui s'est délecté dans l'allégresse et la volupté. «Quel groupe ! La percussion qui demande tant de technique et d'énergie est d'habitude, un univers exclusivement masculin !» a commenté une dame parmi l'assistance. La grosse caisse pour donner le temps fort, la caisse claire pour le temps faible, les timbales, la toumba, le surdo et autres tambourin, ganza, reco-reco et l'agogo, formant les instruments de la percussion afro-brésilienne, ont retentit dans différentes phrases rythmiques qui convergeaient vers le même thème, exploitant avec brio, les intervalles entre les temps de chaque mesure. Créé en 2002, le groupe Zalindê est le fruit d'une rencontre entre Roberta Paim et Chloé Deyme, qui ont prit part ensemble à de nombreux concerts et festivals en France et en Europe avec des orchestres de percussions brésiliennes. Ancré à Paris, ce groupe atypique s'imprègne des cadences afro-brésiliennes et les assimile à d'autres influences musicales diverses. En 2007 et 2011 Zalindê a remporté le premier prix du concours d'orchestres de percussions lors du Festival ôPercussionsö à Paris,et a également collaboré avec plusieurs artistes dont Oxmo Puccino, Kery James, Thomas Savy, Lary Crockett, Trombamania, Grand Corps Malade, Zaho et le trompettiste Ibrahim Maalouf. Organisé par l'établissement Arts et Culture, en collaboration avec Organic music, les soirées de «Brazil rencontre El-Bahdja» se poursuivent vendredi à la salle Ibn Khaldoun à Alger, avec un deuxième concert du groupe Zalindê.