De tous ces salariés, c'est la récurrence des mouvements de protestation qui est à mettre en relief, comme signe d'un pourrissement ou d'un blocage quant aux doléances sociales. Jour de colère, avant-hier à Oran, avec la tenue de plusieurs sit-in de protestation durant toute la matinée, émanant du secteur de la Fonction publique (collectivités locales, jeunesse et sports) nécessitant en différents endroits la mobilisation des forces de police. Ainsi et en premier, c'est le siège de la wilaya qui a été le lieu de deux rassemblements de protestation organisés par le Comité national des contractuels du préemploi et du filet social et des contractuels communaux de l'APC d'Oran. Les bénéficiaires du préemploi et du filet social, qui ont déjà organisé des actions de protestation ces derniers mois, ont récidivé avant-hier, forts de la présence de près d'une centaine de personnes, majoritairement des femmes, brandissant banderoles et scandant : "Bouteflika écoute, c'est nos droits et pas une faveur !" Et "Dignité - liberté !" Les membres du comité, affilié au Snapap, ne cessent de revendiquer le droit à la permanisation, l'accès prioritairement aux recrutements internes : "Le dernier d'entre nous totalise de 4 ou 5 ans de travail dans le cadre du préemploi, que ce soit dans les APC, dans les secteurs de l'éducation ou de l'environnement. D'autres travaillent depuis plus de 10 ans comme contractuels avec ce même dispositif et ne perçoivent que 5000 DA par mois, comment faire vivre sa famille dans ces conditions ?" explique l'un des protestataires. Au final, le sit-in ne sera levé qu'une fois obtenu l'engagement d'être reçus par le wali d'Oran, interpellé également lors de ce regroupement. Par ailleurs, à quelques mètres des contractuels du préemploi, une cinquantaine de contractuels de l'APC d'Oran protestaient eux aussi pour dénoncer les irrégularités dans la liste des recrutements, d'où une bonne partie d'entre eux se sont vu exclure, affirment-ils. Plus grave, certains, la cinquantaine, n'ont pas obtenu le renouvellement de leur contrat de travail et voient comme perspective le chômage. De manière cyclique, l'APC d'Oran dans la gestion de son personnel a été à l'origine de contestations et de grèves mais, également, de rappels à l'ordre émanant de l'inspection de la Fonction publique. Enfin, plus loin, plus d'une cinquantaine de personnes observaient une autre action de contestation de rue, avec le second rassemblement en quelques semaines des contractuels et salariés du secteur de la jeunesse et des sports. Rassemblés sur le trottoir face au siège de la DJS, ces derniers attendent toujours la satisfaction de leurs revendications quant à leur statut précaire, un statut spécifique et l'abrogation du fameux article 87 bis. De tous ces salariés, c'est la récurrence des mouvements de protestation qui est à mettre en relief, comme signe d'un pourrissement ou d'un blocage quant aux doléances sociales. C'est aussi la dénonciation de la précarité de l'emploi dans la fonction publique en général qui est sous-jacente, et cela au moment où toutes les attentions sont braquées sur la présidentielle du 17 avril. Les contestataires à Oran dans leur ensemble et par leurs actions répétées se démarquent de ce calendrier, montrant ainsi où se situent leurs attentes. D. L Nom Adresse email