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Carnaval à Aïn El-Fouara
Le président-candidat termine sa première “campagne� à Sétif
Publié dans Liberté le 10 - 03 - 2004

Bouteflika retourne à Sétif s’abreuver à l’eau “bénite� de sa fontaine sacrée. C’est sa sixième visite dans la capitale des Hauts-Plateaux, la dernière datant du 21 juillet 2003.
C’est à Sétif que le président-candidat clôturera son marathon qui l’a auparavant mené dans pas moins de onze wilayas. Survenant au lendemain de la célébration de la Journée internationale de la femme, cette ultime visite ne pouvait qu’être placée sous le signe du féminin. Prévue initialement le 8 mars, elle sera décalée d’un jour afin de permettre à Bouteflika de prendre part à la désormais traditionnelle cérémonie d’El-Aurassi, où chaque année il prononce un discours à l’attention des Algériennes. Cette visite a, par ailleurs, la particularité d’intervenir à quelques jours à peine du coup d’envoi officiel de la campagne électorale. Aussi, aura-t-elle nécessairement, à l’instar de celles qui l’ont précédée du reste, les relents d’un vrai show de campagne.
Avec l’imminence de la consultation du 8 avril, force nous a été de constater que la sortie de Sétif tient un peu de l’apothéose en termes de démonstration électoraliste.
10h20. Après avoir inauguré un campus “kit complet� réalisé en l’espace de deux ans au niveau du pôle universitaire d’El-Baz, Bouteflika fait une entrée fracassante à Aïn El-Fouara, la mythique fontaine sétifienne qui fut, rappelle-t-on, la cible d’un attentat terroriste en 1995. Une masse astronomique de supporters drainés par bus de toutes les communes et brandissant, qui un portrait, qui une pancarte, un fanion ou une banderole, a été mobilisée pour les besoins de l’accueil populaire “spontané�. Et pour faire honneur au 8 Mars, une rangée de jeunes filles accoutrées, qui en chaoui, qui en sétifien, qui en constantinois, en algérois ou en kabyle, s’exhibent pour la plus grande gloire de la femme algérienne ou plutôt... de l’ego du président-candidat, on ne sait plus.
Bouteflika était accompagné de quatre ministre à son arrivée : Saïd Barkat, Rachid Harraoubia, Mohamed Nedir Hamimid et Amar Ghoul qui remplace Sellal. D’emblée, l’incontournable Zerhouni brille par son absence. Le bruit court que le ministre de l’Intérieur serait malade. Dans l’après-midi, Daho Ould Kablia, le ministre délégué aux collectivités locales le remplace.
Pas d’émeutes au programme
Le cortège présidentiel traverse le boulevard du 8-Mai-45 dans une ambiance absolument folle. Il faudrait noter que depuis la veille, la splendide Setifis n’a pas arrêté de danser. Des dizaines de troupes folkloriques avaient mis leur point d’honneur, dans la soirée d’avant-hier, de déclencher une grosse kermesse en ville et ils y sont parvenus avec brio, à telle enseigne que le boulevard du 8-Mai-45 a été fermé à la circulation automobile à hauteur de Aïn El-Fouara, la route étant devenue une piste de danse. Les jeunes, visiblement pas tentés de faire comme leurs congénères de Ouargla, de Jijel et d’ailleurs, ont préféré épargner au président-candidat le tumulte des émeutes et c’est ainsi que cette ambiance festive nous baignera jusqu’au matin.
Mieux encore, sous le prétexte de prendre part à une semaine culturelle qu’a inaugurée Bouteflika depuis la Maison de la culture de Sétif, tout un syndicat d’artistes dûment badgés sera compté, bon gré mal gré, à l’actif des comités de soutien du Président. Nous verrons ainsi défiler des noms illustres comme Sid Ali Kouiret, Farida Saboundji, Larbi Zekal, ou encore Krikèche pour le monde du théâtre et du cinéma. Et pour ce qui est de la chanson, Bouteflika pourra se targuer de pouvoir compter sur l’aura des Nouri Koufi, Maâzouz Bouâdjadj, Abdallah Menaï, Zakia Mohamed ou encore Katcho. Pour revenir au bain de foule commandé, Bouteflika croulera sous les youyous, les poignées de main et les confettis qui pleuvent des balcons. Comme d’habitude, il prend ses aises devant les troupes folkloriques, les tireurs de baroud et les “majorettes�, comme ces filles qui lui servent du “Bouteflika président� remixé à la sauce “loft story�. À retenir aussi que les femmes étaient en force parmi les animateurs du bain de foule. Par ailleurs, Bouteflika aura droit à la présence hautement symbolique et unanimiste des soixante maires que compte la wilaya de Sétif, qu’ils soient FLN Benflis, FLN “redresseurs�, MSP, Islah ou RND. à mi-chemin du boulevard du 8-Mai-45, le président-candidat recevra une coupe, ô combien précieuse, des mains d’un dirigeant de la très emblématique Entente de Sétif. Signe particulier : cette coupe porte l’indication 1962. C’est sans doute la première remportée par l’ESS. Des ombrelles en noir et blanc, des ballons en noir et blanc et autres fanions aux couleurs de la glorieuse équipe sont déployés en force pour exprimer au président-candidat le soutien indéfectible de l’Entente, symbole populaire très fort à Sétif.
Quelques mètres plus loin, prenant de plus en plus ses aises devant la foule, les flash-flash, les clic-clak et les caméras, Bouteflika se voit finir les derniers pas sous un spectaculaire lâcher de ballons, qui de couleur verte, qui blanche et qui rouge, et qu’une fois dans le ciel, confèrent au firmament des nuances algériennes. Et pendant ce temps, un hélicoptère de surveillance survolait la capitale des Hauts-Plateaux.
Dans le lot, un jeune hurle aux larmes son désespoir. Il se fraye un chemin difficile dans le ciment des fans avant de se voir stopper net par un intraitable agent du DSPP qui reste impassible devant ses suppliques et ses larmes. Le temps est aux flouflous unanimistes. Pas de place aux fausses notes.
“Bougaâ wilaya�
Son itinéraire électoral, pardon officiel, Bouteflika l’entamera à partir de la daïra de Bougaâ, à 45 km de Sétif où le chef de l’État devait inaugurer un nouveau siège de daïra, un projet d’alimentation de gaz naturel et des logements. Pas de fausse notes disions-nous. Pourtant si. Lors d’un bain de foule programmé à son arrivée à Bougaâ, Bouteflika se voit à un moment accueillir par une foule qui scande : “Bougaâ wilaya� au lieu des sempiternels “ouhda thania� ou “ouhda thaltha�. Mécontents de voir le président inaugurer un siège de daïra plutôt qu’un siège de wilaya, les jeunes de la localité le font savoir et avec hargne. L’après-midi, Bouteflika se rend, entre autres, à l’université Ferhat-Abbas où il devait inaugurer un auditorium de 500 places et honorer quatre professeurs. La communauté universitaire locale, loin de faire preuve d’un quelconque recul ou “froideur scientifique�, nous serviront un affligeant spectacle d’opportunisme d’aplaventrisme et de servilité doublée d’une triste entreprise de formatage politique des esprits.
La “baraka� des cols bleus
Des étudiants triés sur le volet, la plupart issus de l’UGEL et autres organisations islamistes faisant du lobbying pour le compte du MSP et de la sous-traitance électoraliste tactique, se chargent des “hourrahs !� de rigueur, pendant que le recteur de l’université, engageant les voix de tous ses “administrés� qu’ils soient professeurs, étudiants ou travailleurs, assure le Président-candidat d’une voix tremblotante du soutien inconditionnel de la “ousra jamiiya�, foulant toutes les valeurs et les règles dont aiment à se gargariser nos pontifes académiciens sur les sacro-saintes “réserves� du panthéon universitaire.
A chaque parole flatteuse, à chaque envolée enjôleuse, la foule embrigadée se déchaîne pour prêter allégeance au raïs qui, tantôt applaudit à son propre éloge, tantôt se lève et murmure “choukrane� en balayant l’auditorium du regard comme pour mesurer l’étendue de son charisme, et en portant sa main à son cœur. Le recteur, dressant un panégyrique des plus enflammés sur les miracles de la “ouhda oula�, termine en délivrant un quitus au Président et la “baraka� de la confrérie des “cols bleus�. Auparavant, Bouteflika, inlassable client de toutes les zaouïas, avait tenu à s’assurer l’allégeance de la zaouïa de Sidi Djoudi à Hammam Guergour.
Pour son excès de servilité, le recteur-zélateur en aura pour son grade. Le poussant d’un geste brutal et d’un regard furibond, Rachid Maârif, le sévère chef du protocole de la présidence, écarte le recteur du président en lui intimant d’écourter la cérémonie. Combien d’intellectuels libres auraient frémi devant un tel affront. à cet instant, Ferhat Abbas a dû se retourner dans sa tombe...
M. B.


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