Pour faire pire, on ne peut pas faire mieux ! Saâdani risque de réussir là où toute l'opposition à un 4e mandat du président Bouteflika semble échouer. Le SG du FLN est en train de marquer des points contre son propre camp. En multipliant les attaques contre le DRS et en accusant ce corps de l'ANP de toutes les défaillances, Amar Saâdani croit servir le clan présidentiel. Bien au contraire, ses déclarations posent non seulement problème, mais sont de nature à refroidir les partisans les plus zélés pour une nouvelle mandature de Bouteflika. Autrement dit, si l'on suit la logique de Saâdani, si logique il y a, on aboutirait à une équation aussi simple et grave en même temps : ceux qui soutiennent aujourd'hui le 4e mandat sont forcément ou systématiquement contre le DRS, en particulier, et l'ANP, en général. Ce qui serait un glissement dangereux dont les conséquences pourraient être fatales. Le SG du RND et néanmoins numéro deux de l'Etat, Abdelkader Bensalah, a tenté de recoller les morceaux en recadrant son homologue du FLN, tout en apportant son soutien au président de la République avec cette nuance de taille que Bouteflika ne peut être l'homme d'un parti. Amara Benyounès, SG du MPA et ministre de l'Industrie, a considéré que les propos de Saâdani sont "susceptibles de mettre en péril la stabilité du pays". Mais au-delà des réactions, il s'agit de savoir si la justice, qui aurait dû s'autosaisir en premier, va accélérer la procédure après le dépôt d'une plainte du DRS, surtout que l'article 46 de la Charte pour la paix et la réconciliation de Bouteflika lui-même stipule que des poursuites pénales sont engagées d'office par le ministère public contre "quiconque utilise ou instrumentalise les blessures de la tragédie nationale, pour porter atteinte aux institutions, fragiliser l'Etat, nuire à l'honorabilité de ses agents qui l'ont dignement servi, ou ternir l'image de l'Algérie sur le plan international". La justice est ainsi outillée pour agir et rétablir l'ordre et la loi. À moins que l'Etat civil, dont parle Saâdani, se résumerait à la disparition de l'Etat lui-même. Nom Adresse email