Premier chapitre : la solitude... Résumé : Farid parle de demande en mariage, il ne veut pas se séparer d'elle. Il veut la convaincre de son amour. Saâdia tente de le raisonner. Elle menace d'appeler la police s'il ne part pas. Il sort. Ferewsan doit des explications à sa mère... - Dire que je vous faisais confiance ! Que je t'ai permis de donner une fête, regrette Saâdia qui ne la croit pas. Elle est si furieuse qu'elle met les filles dehors. - Rentrez chez vous ! Allez... Même toi, ajoute-t-elle à l'intention d'Inès. Pars d'ici ! - Maman, il est encore dans les alentours, tu ne peux pas la mettre dehors ! Alors qu'il la harcèle ! - J'ai peur de découvrir autre chose... C'est bon ! J'ai eu ma part de déception ! - Mes parents ont prévu de me récupérer, souffle Inès. Je n'ai pas la clef de la maison... - Ils ont raison de ne pas te faire confiance ! Tu peux les attendre ici, dit Saâdia en revenant sur sa décision. Mais dès qu'ils arrivent, tu sors ! Je ne veux pas les voir. Je n'aurais pas le courage de me retenir de leur dire la vérité ! Ferewsan voudrait tenir compagnie à son amie, mais sa mère refuse. Elle l'envoie dans sa chambre. Inès reste près de la fenêtre à surveiller le retour de ses parents. Le temps lui paraît long. Elle se sent bien seule. Elle vient de retrouver sa solitude. Elle pleure. Dire que ses parents la croient à une fête. Une journée qu'elle n'est pas près d'oublier... Dès qu'elle voit la voiture de son père arriver dans la rue, elle sort en claquant la porte. Comme pour les avertir de son départ. Ses parents remarquent tout de suite ses yeux rouges et larmoyants. Et son visage pâle. Dès qu'elle monte à l'arrière, elle se tourne pour ne pas affronter leurs regards. - Inès, ça ne va pas ? - Si. Fateha croit qu'elle est bouleversée par les adieux. - Je comprends que tu aies mal... Ces adieux étaient pénibles. Elles étaient toutes là pour toi... - Oui. - Cela finira par te passer. Je ne te savais pas aussi sensible, dit Djaâfar en redémarrant. Tout compte fait, on aurait mieux fait de refuser l'invitation ! - Oui. Elle pleure encore en route. Même une fois arrivés à la maison, elle n'est toujours pas calmée. Dans le fond, elle ne s'est pas encore remise de la frayeur et de l'humiliation qu'elle a vécues lors de cette fête. Elle va un moment dans la salle de bains où elle se rafraîchit le visage. Mais même ainsi, l'envie de pleurer ne lui passe pas. Si elle avait pu se douter un seul instant de la tournure qu'aurait prise la fête, elle n'y serait jamais allée. - Inès, tu pourrais venir... Elle sort de la salle de bains et se rend dans la chambre de ses parents. Elle salue la femme de ménage qui était arrivée entre-temps. - Tu pourrais nous aider à porter à la camionnette, lui demande sa mère. - Oui, bien sûr... Elle prend un carton et sort la première. Sa tristesse n'a pas échappé à la femme de ménage. - Elle s'est trop attachée, dit-elle. Elle souffre, la pauvre, de ce départ ! - Cette souffrance est inévitable. Elle finira par oublier... Elles prennent à leur tour des sacs et vont les déposer à l'arrière de la camionnette. Ensuite les matelas. Les cartons de vaisselle aussi. - Je n'oublierai jamais le bien que tu as fait ! Allah te le rendra ! - Incha Allah ! Elles s'embrassent et se serrent dans les bras l'une l'autre. - Je ne vous oublierai jamais madame ! Merci pour tout... Elles s'étreignent une dernière fois, puis Fateha retourne chez elle. Dans ce qui était sa demeure. - Le train démarre à quelle heure ? - 19h, répond Djaâfar. Si vous êtes prêtes, je mets vos affaires dans la voiture... Mais avant, Fateha met de côté les sacs, les valises et les cartons à emporter à Sétif. - Maintenant, vous n'avez plus rien à faire ? On peut partir ? Fateha secoue la tête. - Je préfère vérifier une dernière fois. Puisque je ne pourrai pas revenir ici... De la fenêtre de la cuisine, Inès fronce les sourcils en apercevant Farid. Elle ignore pourquoi il traîne encore dans le quartier. Il lui fait un signe de la main. Elle recule tout en portant la main au ventre. Elle se sent mal. Elle a juste le temps d'aller aux toilettes où elle vomit tout ce qu'elle a dans le ventre. (À suivre) A. K. Nom Adresse email