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Noureddine Bahbouh, président de l'UFDS, au forum de "Liberté"
"Un 4e mandat risque de nous mener vers le chaos"
Publié dans Liberté le 11 - 02 - 2014

Quand la politique ne consiste plus qu'à conserver son poste et tout ce qui va avec, il y a comme quelque chose de pourri...
Après avoir organisé son conseil national élargi à l'issue duquel il a été décidé d'un soutien en faveur du candidat Ali Benflis à la prochaine élection présidentielle, Noureddine Bahbouh, président de l'Union des forces démocratiques et sociales (UFDS) était hier l'invité du Forum de Liberté.
À l'heure où de nombreux citoyens estiment que la ficelle est désormais trop grosse et que l'illusion démocratique ne suffit plus à cacher l'absence de perspectives d'alternance au pouvoir de Bouteflika, l'UFDS sera, ainsi, partie prenante du prochain scrutin : "Le rôle d'un parti politique est d'être présent aux échéances électorales. Avec tous ces dérapages inadmissibles que vient de connaître notre pays, on ne va sûrement pas rester en retrait, car il y va de la stabilité du pays", argue l'ancien ministre de l'Agriculture. Bahbouh rappellera que l'instance de son parti s'est penchée, à cette occasion, sur toutes ces questions : "Doit-on rester seulement spectateurs ou doit-on nous engager ? Doit-on participer ou non ? Si oui, dans quelle position ? Doit-on présenter un candidat du parti ou soutenir un autre qui aurait un programme qui se rapproche du notre ?" La réponse à toutes ces interrogations sera tranchée par un soutien à Ali Benflis qui, selon l'orateur, réunit les principes et les valeurs pour lesquels sa formation est en train de mener le "combat politique". Il s'agit, ainsi, selon lui, de réhabiliter les valeurs de travail, l'éthique, la morale politique, etc. "Nous avons opté pour Me Ali Benflis afin de participer activement à sa campagne électorale et défendre son programme. Le parcours de Benflis est honorable. C'est pour nous l'homme du moment." Accusé de faire, à son tour, dans l'irréalisme et dans la surenchère "participationniste", Bahbouh ne veut pas croire, une seule seconde, que nous nous acheminons, doucement et sûrement, vers une élection fermée pour ne pas dire truquée, une énième mascarade électorale que tout laisse pourtant présager.
Pour preuve, tout le pouvoir administratif appartient aujourd'hui au clan présidentiel sans compter le verrouillage en sa faveur de toutes les institutions-clés, lui fait remarquer un journaliste qui l'interroge notamment sur les éventuelles garanties qu'il aurait reçues, lui ou son candidat. "Non, il n'y a pas de garanties. Bouteflika lui-même a reconnu que les élections en Algérie se déroulaient à la Naegelen." Mais alors, pourquoi aller à des élections au moment où le gouvernement chargé d'organiser ce scrutin fait figure véritablement d'un comité de soutien au président en exercice ? Comment envisager un scrutin transparent lorsque l'on sait qu'avec des milliers de nominations dans les rouages de l'Etat et même dans l'Armée, le clan Bouteflika a fini par affirmer son emprise sur l'Algérie ? Sûr de son fait, Bahbouh ne veut pas, dit-il, jeter l'éponge : "Les combats qu'on perd sont ceux qu'on ne mène pas. Doit-on, ainsi, perpétuer le statu quo ? Il nous faut prendre nos responsabilités et mener le combat. S'il faut dénoncer la fraude, on le fera !" Le patron de l'UFDS se dit même prêt à adopter pour slogan de campagne, s'il le faut et dans le cas où Bouteflika se présenterait : "Le ridicule ne tue pas !" Il est vrai qu'on voit mal un candidat porté à la magistrature suprême alors qu'il est "handicapé, médicalement parlant". Comment un Président qui ne parle et qui ne marche pas peut-il ou veut-il encore être l'homme fort du pays ? "C'est une situation aussi inédite qu'ubuesque. On n'a pas idée de pousser un candidat qui a des problèmes de santé."
On fera remarquer à Bahbouh que la crédibilité du prochain scrutin est déjà battue en brèche par les appels au boycott. Même les soutiens de Bouteflika, souvent intéressés du reste, sont peu convaincus et appréhendent, d'une manière ou d'une autre, la "sortie de route" de leur candidat. S'agit-il, dans le cas de Benflis, de faire du bouteflikisme sans Bouteflika ? Pour le patron de l'UFDS, "c'est aller trop vite en besogne. Le bouteflikisme ne se fait qu'avec Bouteflika et ses courtisans". Et, sur ce plan, le chef de l'Etat est assurément irremplaçable. Et de dénoncer précisément ceux qui sont en train de soutenir un candidat qui ne s'est pas prononcé.
Bahbouh se dit, ainsi, effaré que malgré son état de santé précaire, on laisse propager, à l'insu ou du plein gré de Abdelaziz Bouteflika, cette idée absurde que lui prête notamment mordicus le fameux "cirque Amar" de vouloir rester encore président : "Un 4e mandat risque de nous mener vers le chaos. C'est à qui soutient le plus, à qui brosse le mieux, à qui fait le plus d'éloges ? Cette surenchère est inacceptable ! Citez-moi un seul pays au monde qui ait vécu cette situation ?" Cela dit, certains soupçonnent que des "deals" auraient été passés avec ce qu'on présente, d'ores et déjà, comme des "lièvres" ou encore des "enfants du système". Bahbouh s'en défend car pour lui : "Boycotter c'est laisser la place à une faune d'opportunistes. La cooptation risque de continuer, si nous ne prenons pas les dispositions nécessaires. Jusqu'à présent, le boycott a toujours favorisé le candidat du système. Il s'agit de défendre nos voix d'une manière pacifique. Dénoncer par tous les moyens tous les dérapages."
Quand Saâdani donne le tempo
Pour certaines voix, le 4e mandat de Bouteflika, aussi "virtuel" soit-il, serait surtout destiné à étouffer des scandales politico-financiers passés ou à venir, rendus publics ou non. Pour Bahbouh, si l'actuel locataire du palais d'El-Mouradia veut réellement sortir avec des fleurs, il devra justement laisser la justice traiter les dossiers pendants et ayant trait à la "corruption" et à la "rapine" : "Ces dossiers doivent rester ouverts et que la justice fasse son travail en toute transparence. Et si Bouteflika veut sortir par la grande porte de l'Histoire qu'il organise des élections libres et transparentes." Le président de l'UFDS reconnaît, d'une certaine manière, que les affaires de corruption ne seraient pas étrangères aux supposées tractations en haut.
Il admet, ainsi, que c'est la première fois qu'il y autant d'opacité et de manque de visibilité à la veille d'une élection cruciale, un "tournant décisif" pour le pays : "Tout le monde vous dira que Bouteflika a fait son temps. Je vous laisse imaginer les évaluations actuelles des chancelleries qui sont sûrement loin d'être positives. On n'a pas le droit de laisser notre pays continuer à être la risée du monde entier. On n'a pas le droit de laisser notre pays aller à la dérive. On n'a pas de pays de rechange. Il faut alerter l'opinion. Si l'on ne s'implique pas, vous allez nous reprocher, un jour, de ne pas voir réagi !" Revenant enfin aux déclarations d'Amar Saâdani sur le DRS, qui viennent de donner le "tempo" à la prochaine joute électorale, Bahbouh n'y va pas par quatre chemins : "Ces propos sont très dangereux. On n'a pas le droit de porter des accusations aussi graves. Je vous invite à suivre la presse étrangère pour voir l'interprétation qui en est faite. Quelles que soient les insuffisances de l'institution militaire, elle doit être protégée. Car son rôle, précisément, est de nous protéger. La justice doit s'autosaisir car ce sont des déclarations condamnables." Et de s'interroger comment des gens aussi irresponsables puissent arriver, ainsi, au perchoir comme cela, "par la force et des appuis occultes". "Comment Saâdani a-t-il pu devenir le 3e personnage de l'Etat ?", se demande-t-il au sujet de l'ancien président de l'APN. Il est vrai qu'il y a de quoi s'interroger comment cet autre "enfant du système" est devenu, aujourd'hui, le meilleur ami de Samraoui, Chouchène, Souaidia et consorts. De toute évidence, il devrait y avoir une certaine connivence entre eux. D'après Bahbouh, le secrétaire général de l'ex-parti unique feint aujourd'hui, pour des raisons de prise de pouvoir, d'avoir des sympathies pour la société civile : "C'est surtout un coup de force pour imposer un 4e mandat", conclut-il. Enfin, l'invité de Liberté constate surtout que le symbole FLN est en train d'être jeté aujourd'hui dans le caniveau : "Quand on connaît les leaders actuels du FLN, il y a de quoi être très inquiet. Le FLN d'aujourd'hui est-il celui de Larbi Ben M'hidi ? Les vrais moudjahidine doivent réagir pour mettre définitivement à l'abri ce symbole, loin des conflits personnels. Il faut savoir que lorsqu'il se réunit, le FLN ne se penche pas sur des questions sérieuses, mais plutôt pour se répartir les postes et les prébendes.
Je comprends maintenant pourquoi le défunt Boudiaf, l'un des fondateurs du FLN, avait voulu créer un nouveau parti. Il savait que cette entité avait dévié de la trajectoire de Novembre.
Aujourd'hui, tout est dévalué...", déplore-t-il. Pire même, d'après lui, l'Etat algérien est actuellement en "déliquescence avancée", c'est dire que l'heure est grave : "Le pays vit une médiocrité jamais égalée. Toutes les fonctions ont été dévalorisées. Même la fonction présidentielle a été désacralisée avec aujourd'hui une pléthore de candidats à la candidature. Et pourtant, c'est une charge très importante. La prochaine présidentielle a tout l'air d'être, ainsi, un défouloir."
Enfin, Bahbouh tente une explication sur cette situation qu'il juge inquiétante pour le pays : "La présidence de la République est aujourd'hui au milieu de conflits politiques. C'est une situation qu'on n'avait jamais connue auparavant. On est dans des déballages médiatiques, des règlements de comptes et des débats qui n'ont aucun intérêt pour le citoyen." La raison à toutes ces difficultés proviendrait, selon lui, d'une régression institutionnelle.
Et pas seulement : "Avant Bouteflika, il y avait un régime semi-présidentiel avec des institutions qui avaient alors des prérogatives et des conseils qui fonctionnaient." L'ancien membre fondateur du RND regrette, ainsi, un recul des libertés, "des acquis difficilement obtenus". "Pendant que certaines institutions n'assurent plus leurs fonctions d'autres ont perdu leur légitimité et, plus grave encore, leur crédibilité.
Le danger vient de là..." Ce retour en arrière a atteint, selon lui, son paroxysme avec l'amendement de la Constitution en 2008 : "Nous espérions en 1999 que les institutions allaient continuer à fonctionner, qu'on laisserait une assemblée pluraliste, une presse plus libre, etc. Je dois reconnaître que nous avons tellement reculé depuis qu'on est aujourd'hui au bord de l'abime."
Pour Bahbouh, les difficultés actuelles de l'Algérie ne sont pas étrangères à ce pouvoir sans partage de Bouteflika qui n'a cessé de contourner la marche normale de l'Exécutif en légiférant par ordonnances et par des décrets présidentiels et cela sans compter ses initiatives anticonstitutionnelles. Comme il semble qu'il n'y a plus personne ni aucune institution à même de lui demander de rendre des comptes et de cesser de fonctionner tout seul, Bouteflika a continué, en bon autocrate, à annoncer des décisions sans dire lesquelles. Des décisions qui engagent le sort de millions d'Algériens.
En évitant de dérouler la suite du film, il laisse entretenir à chaque fois la confusion comme cette fois sur ses intentions à briguer un quatrième mandat. C'est pourquoi, d'après Bahbouh, les Algériens ne font plus confiance ni dans leurs institutions ni dans leurs hommes politiques. "Et pourtant, quand le terrorisme battait son
plein, les Algériens étaient paradoxalement plus optimistes", se rappelle-t-il. Cette déclaration illustre ô combien le désarroi dans le pays profond.
M.-C. L.
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