Les sept membres de la section syndicale de l'Entreprise des travaux routiers (ETR) de Béjaïa ont entamé, hier matin, une grève de la faim afin d'"exiger le départ inconditionnel" de leur P-DG et "dénoncer l'indifférence de la SGP-TP Sintra d'Alger qui se confine dans un silence complice", soulignent-ils dans une déclaration. Les syndicalistes grévistes de la faim, qui ont élu domicile devant le siège de la wilaya de Béjaïa, ont décidé de recourir à cette action "pacifique et radicale" après plusieurs mois de lutte pour faire aboutir leurs revendications socioprofessionnelles, notamment le paiement des arriérés de salaires (avec un planning de récupération), le dégagement d'une commission d'enquête et le retrait des plaintes judiciaires contre les travailleurs protestataires. En effet, plusieurs actions de protestations (mouvements de grève, marches, rassemblements, fermeture de routes...) ont été déjà organisées ces deux dernières années par le collectif des travailleurs de l'ETR de Béjaïa, à l'effet de sauver leur entreprise, mais en vain ! La dernière action en date remonte à la fin du mois de janvier passé, lorsque ce collectif de travailleurs a procédé à la fermeture des deux routes nationales n°9 et 12, durant toute une journée, en signe de protestation contre la politique du gouvernement qui persiste à faire la sourde oreille face à leurs revendications "somme toute légitimes". À noter aussi que les travailleurs grévistes ont tapé à toutes les portes, puisqu'ils ont même saisi le Premier ministre, à travers un rapport accablant, sur "la mauvaise gestion" du P-DG de leur entreprise. Relevant les anomalies ayant entaché sa gestion, ils reprochent, entre autres, à leur P-DG d'avoir dépensé une somme faramineuse dans des affaires judiciaires qui l'ont opposé aux travailleurs. "Les honoraires engagés par le P-DG (huissiers de justice, avocats...) pour poursuivre les travailleurs de l'entreprise en justice s'élèvent à 3 500 000 DA, et tout cela s'est soldé par un acquittement des travailleurs poursuivis (jugement du 03/12/2013)", notent-ils dans leur missive. En outre, les travailleurs de l'ETR tiennent à dénoncer "l'abus de pouvoir et le harcèlement systématique" dont ils souffrent de la part de leur responsable. Ce dernier, précisent-ils, recourt à des "pratiques inhumaines et indignes d'un responsable, telles que les sanctions injustes et les mutations arbitraires dont sont victimes certains employés". Enfin, ils lancent un appel aux pouvoirs publics (Premier ministre, ministère des Travaux publics, SGP-TP SINTRA...) de "prendre des mesures hardies afin de sauver une des meilleures entreprises publiques des travaux routiers dont les réalisations à l'échelle de wilaya et nationale sont irréprochables sur tous les plans", estimant que "ce processus de pourrissement, dont l'objectif est inavoué, est vraiment inquiétant parce que le conflit qui perdure trouve son prolongement dans la dislocation de l'entreprise publique, au profit des spoliateurs des richesses de la collectivité nationale". K. O Nom Adresse email