Ils déplorent le manque de moyens pédagogiques, de professeurs qualifiés et d'infrastructures adéquates. L'annexe universitaire de Barika, implanté à 90 km au sud-ouest du chef-lieu de wilaya, est de nouveau agitée par une grève illimitée des étudiants, annonce-t-on. Les étudiants inscrits dans les filières de l'annexe (français, sciences économiques, lettres et langue arabes, droit) ont, en effet, déserté les salles de cours depuis plus d'une semaine. Ils semblent être unanimes sur certaines revendications. Le mouvement estudiantin déplore le manque de moyens pédagogiques, de professeurs qualifiés (notamment au niveau du département de français), d'un réseau internet, de matériel médical pour l'infirmerie ainsi que les absences du médecin. Ils sollicitent aussi l'accès au master selon un classement indépendant de celui de l'université à laquelle est affiliée l'annexe. Concernant ce dernier litige, les contestataires déclarent : "Nous n'avons pas les mêmes moyens que nos camarades à Batna, par conséquent notre formation ne pourra égaler la leur, nous n'aurons aucune chance d'accéder au master si on fait partie d'un classement commun avec eux." En effet, l'avis des étudiants quant aux moyens pédagogiques et aux infrastructures adéquates converge vers celui des responsables et des enseignants. Des quatre amphis dont dispose l'annexe, un seul est équipé. Le manque de documentation est flagrant, parfois on ne trouve qu'un ou deux exemplaires d'un document (si toutefois il est disponible) qu'il faudrait restituer à la bibliothèque sous 24 heures. Situation qui oblige les étudiants à recourir à la photocopie et débourser jusqu'à 1000 DA selon les protestataires. Un autre cas de figure est possible, le déplacement vers la bibliothèque centrale de l'université, à Batna-centre. Mais en dépit des frais de déplacement, l'étudiant est sanctionné s'il ne se présente pas en cours. Selon Mme C. N., enseignante de lettres arabes, "chaque année, il y a un arrivage de livres. Certains professeurs ont même pris l'initiative de faire des polycopiés qu'ils ont déposé à la bibliothèque, mais on ne peut nier le manque de documentation et d'équipement des amphis". De son côté, Mme S. Z., enseignante de français, regrette qu'"au lieu d'exiger un classement indépendamment de celui de l'université à laquelle on est affilié, ce qui est impossible pour de multiples raisons, les étudiants auraient mieux fait de se soucier de la qualité de leur formation. Il aurait mieux valu qu'ils demandent que la documentation, dont ils ont besoin, soit numérisée et donc disponible en PDF sur le réseau internet". Mourad Basbas, adjoint chargé de pédagogie, dit comprendre l'inquiétude des étudiants, mais ne peut leur donner entièrement raison pour un classement indépendant pour le master. Il consent cependant que "les étudiants de Barika ne bénéficient pas du même encadrement que leur camarades de Batna. Le département de français de cette annexe a débuté avec un seul enseignant. Puis les cours ont été assurés par des vacataires. Des gens qui ont juste une licence classique", et d'ajouter : "Mais ce qui est salutaire chez de nombreux étudiants de la première promotion, ce sont les efforts déployés qui leur ont permis d'acquérir le niveau requis." Notre interlocuteur nous explique par ailleurs que le manque d'enseignants qualifiés dans différentes disciplines constitue l'obstacle majeur à l'ouverture du master au sein de l'annexe. Des rumeurs relatives à la démission du chef de département de français circulaient. Sa décision aurait-elle un lien avec les multiples difficultés que connaît l'annexe ? L M Nom Adresse email