Le caricaturiste maintient une fois encore qu'il n'a pu faire enregistrer sa plainte au commissariat du 16e et a subi des reproches de la part des policiers en service à ce moment-là. L'ancien caricaturiste du quotidien régional La Voix de l'Oranie, Djamel Ghanem, sous la menace d'une con-damnation à 18 mois de prison ferme (voir notre édition du 12 février 2014), a été victime jeudi, à Oran, d'une agression qui aurait été perpétrée par 4 individus âgés de 19 à 25 ans. Contacté par nos soins, le caricaturiste dit souffrir de plusieurs hématomes, à la tête, à la main et d'une légère fracture de la jambe, avant de nous raconter les faits : "Depuis mon affaire et mon renvoi du quotidien La Voix de l'Oranie, aucun journal n'a voulu me recruter. Je suis obligé de travailler comme serveur dans un café. C'est d'ailleurs là qu'un individu s'est présenté à moi me demandant de sortir un moment pour me parler." Et de poursuivre : "Quelqu'un m'a étranglé par derrière, je me suis débattu en donnant un coup de tête en arrière, puis les autres ont commencé à me donner des coups, avant de me faire tomber au sol. Ils n'ont pas ciblé mon visage, mais me donnaient des coups de pied ; à un moment, tout est devenu noir, je ne voyais plus rien." Le caricaturiste maintient, une fois encore, n'avoir pu faire enregistrer sa plainte au commissariat du 16e et avoir subi des reproches de la part des policiers en service à ce moment-là. "Je me suis présenté, et ils n'ont pas fait de PV. Ils n'ont voulu prendre en considération ni ma plainte ni mes déclarations. Ils se sont contentés de mettre mon nom sur un bout de papier en me disant de revenir dimanche prochain. Ils m'ont empêché d'appeler mon avocat en lâchant : ‘Tu te crois aux Etats-Unis ?'" Et d'ajouter : "Pourquoi tu fais des problèmes ?" L'un de ses avocats, Me Abderrazak Fodil, pour sa part, nous a déclaré qu'aucun lien ne pouvait être encore établi entre cette agression et les poursuites judiciaires à l'encontre de Djamel, accusé par son ancien employeur d'avoir voulu faire publier à son insu une caricature offensante pour le chef de l'Etat. "À l'heure actuelle, nous ne savons pas qui sont les agresseurs. Donc je ne peux vous dire s'il s'agit d'un acte isolé ou d'une tentative de faire pression sur mon client. Mais au commissariat, il était de son droit de faire enregistrer sa plainte. Les policiers devaient enregistrer la plainte quitte ensuite à faire une enquête, demander une réquisition et surtout ne pas le renvoyer ainsi en demandant qu'il revienne trois jours après", a déclaré Me Abderrazak Fodil. Le caricaturiste indiquera seulement avoir remarqué ses agresseurs trois jours auparavant dans le café où il travaille. Pour rappel, Djamel Ghanem risque une condamnation de 18 mois de prison ferme pour les chefs d'inculpation : d'abus de confiance, de tentative de nuire, d'utilisation frauduleuse du réseau intranet et d'atteinte au président de la République. Ces poursuites sont la conséquence d'un dépôt de plainte de la direction de La Voix de l'Oranie, où il travaillait depuis des années, qui l'a accusé d'avoir voulu publier à son insu une caricature jugée offensante pour le chef de l'Etat, mais qui ne sera jamais publiée au final. Le verdict ne sera rendu que le 4 mars prochain, alors que la presse étrangère s'empare de cette affaire avec la venue hier d'une équipe de France 24. D. L Nom Adresse email