L'annonce de la candidature lors d'un point de presse a totalement relégué au second plan l'événement qu'était la Conférence africaine sur l'économie verte. L'annonce de la candidature officielle du président Bouteflika à un 4e mandat, faite hier matin à Oran par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a fait sensation dans la salle qui a abrité la conférence de presse, parcourue à cet instant par un bruissement de voix et d'exclamation, poussant dehors les agenciers de presse pour donner l'information. En effet, le Premier ministre qui donnait une conférence de presse, à l'occasion de l'inauguration de la Conférence africaine sur l'économie verte, qui se tiendra jusqu'à aujourd'hui au Centre des conventions d'Oran (CCO), s'est vu interroger sur la possibilité ou non d'une candidature du Président sortant par une journaliste de la télévision. Attendant visiblement "la question fatidique", le Premier ministre, enchaînant sur un ton solennel, dira : "Je déclare de manière officielle à cet instant que le président Bouteflika est candidat à l'élection présidentielle de 2014 !" Et il ajoutera plus loin que "les délais des dépôts des candidatures courent jusqu'au 3 mars, il va dans les tout prochains jours déposer son dossier de candidature". L'enjeu et l'objet de la Conférence africaine seront, du coup, quasiment occultés devant cette annonce visiblement préparée tant les hommages "à l'homme au chef d'Etat Bouteflika" ont été appuyés durant la séance inaugurale de cette Conférence africaine sur l'économie verte. Interrogé par les journalistes sur les capacités du Président sortant à mener une campagne électorale, Sellal dira une fois encore dans un premier temps en arabe, puis se reprenant en français "pour que ce soit clair, précise-t-il, le Président à toute ses capacités intellectuelles pour poursuivre sa tâche et développer l'Algérie dans tous les domaines". Il reconnaitra néanmoins que "physiquement, son état s'est nettement amélioré, même s'il ne peut pas encore tout faire, s'il ne peut pas être partout... Mais comme dans toutes les campagnes électorales, il y a une équipe de campagne qui est là et qui fera campagne". Et Sellal de vanter alors les hommes qui, aujourd'hui, sont avec lui et qui seront aux côtés du chef de l'Etat qui l'accompagneront, alors qu'il "aura, lui, la tâche de préparer son programme et le présenter, c'est son travail !". Durant de longs instants, le Premier ministre se livrera à un véritable exercice d'apologie du chef de l'Etat, "qui a tout donné à l'Algérie" justifiant par là la candidature à un 4e mandat et de déclarer dès lors que "le Président à toutes les capacités pour se présenter, l'expérience utile qui lui a permis de redonner au pays sa stabilité politique, économique, il y a des acquis très importants qui ont été réalisés ces dernières années et qu'il faut consolider. C'est lui qui a la vision et la capacité pour permettre à l'Algérie de poursuivre sa progression". Sur le même registre, Sellal continuera à dresser le portrait dithyrambique de l'actuel chef de l'Etat comme au plus fort de l'ère du parti unique, ajoutant encore comme justification que "durant mes visites dans les wilayas du pays, nous avons à chaque fois entendu les exhortations du peuple pour qu'il se représente... C'est un homme qui est en symbiose avec son peuple". Sellal clôturera son point de presse par cette exclamation "Rajal fih el baraka !". Au passage, il engagera l'Etat pour que l'élection soit la plus transparente. "Nous veillerons à ce que cela se fasse dans la transparence la plus totale, il y aura d'autres candidats que le meilleur gagne, et que quiconque sera surpris à tricher sera puni conformément à la loi", a-t-il averti. D. L Nom Adresse email