Le suspense est levé. Le président Bouteflika est candidat à sa propre succession. C'est d'abord le Premier ministre Abdelmalek Sellal qui l'a annoncé, hier, depuis Oran. « Je vous annonce aujourd'hui la candidature du président de la République Abdelaziz Bouteflika à l'élection présidentielle du 17 avril prochain », a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse, tenue en marge de la cérémonie d'ouverture de la conférence africaine sur l'économie verte. Peu de temps après, l'APS confirme cette candidature citant les services de la présidence de la République qui ont précisé que le président Bouteflika a fait procéder au dépôt de sa lettre d'intention et au retrait, auprès du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, des formulaires de souscription de signatures individuelles pour les candidats à l'élection présidentielle. Bouteflika, 76 ans, qui briguera ainsi un quatrième mandat, annoncerait solennellement sa candidature le 24 février, à l'occasion de la symbolique date de la nationalisation des hydrocarbures. En attendant, cette annonce est largement commentée. Des noms sont déjà avancés pour diriger et animer sa campagne électorale. Evoquant ce sujet précis, le Premier ministre a d'ailleurs indiqué que le Président « n'est pas obligé de toute faire et que des membres de ses comités de soutien peuvent prendre en charge cette action (la campagne électorale, Ndlr ». Abdelmalek Sellal a ajouté, dans le sillage de la communication de l'information, que le Président sortant se représente à l'élection du 17 avril prochain « à la demande insistante de la société civile ». « A la demande insistante des représentants de la société civile des 46 wilayas visitées lors de mes tournées, je vous annonce aujourd'hui officiellement la candidature du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à l'élection présidentielle du 17 avril prochain », a-t-il précisé. Et d'assurer, à l'endroit de ceux qui s'interrogent sur l'état de santé du chef de l'Etat et sa capacité à gouverner, que « le président Bouteflika est en bonne santé. Il a toutes les capacités intellectuelles et la vision nécessaires pour assurer cette responsabilité ». Justifiant davantage cette candidature, le Premier ministre a ajouté que « le président Bouteflika a tout donné pour l'Algérie. Il continuera à donner encore plus ». Il y va de la nécessité d'avoir à l'esprit « avant tout les intérêts du pays », sous le double aspect de « la stabilité et du développement ». Non sans rassurer sur le caractère transparent du scrutin. « L'élection présidentielle se déroulera dans une grande transparence », promet-il, mettant en garde contre toute tentative de fraude. Et d'avertir que « les fraudeurs seront punis par la loi ». Abdelaziz Bouteflika brigue un quatrième mandat présidentiel après avoir été élu successivement en 1999, 2004 et 2009.Les candidats ont jusqu'au 4 mars à minuit pour déposer leur candidature, qui doit recueillir le parrainage d'au moins 60.000 électeurs ou de 600 élus dans au moins 25 wilayas. Le Conseil constitutionnel aura dix jours pour annoncer la liste des candidats retenus, et la campagne officielle s'ouvrira le 23 mars. Ils sont présentement une centaine à avoir annoncé leur intention de se porter candidat. Mais l'exercice de la collecte de signatures opérera inévitablement un lifting parmi cette inflation de prétendants pour réduire cette longue liste à un peloton raisonnable de 4 à 5 candidats.