Une déclaration faite à Oran par le Premier ministre et un communiqué laconique de la Présidence lu à la télévision donnent un air de routine à une annonce de candidature à la magistrature suprême par le Président en exercice. Cette banalisation dans l'annonce montre le décalage entre cette échéance considérée depuis longtemps par les proches du clan présidentiel "comme une suite normale" d'un règne sans limite de mandats que permet désormais une Constitution malmenée avec les précédentes, où l'apparat et la solennité primaient sur le message lui-même. Déjà que le nombre exagéré des candidats et la capacité intrinsèque de la majorité donnait une idée du statut de cette fonction, banalisée à outrance. Il y avait quelques sceptiques encore fidèles à la logique et au sens humain qui balayaient d'un coup de main les supputations d'un quatrième mandat d'un homme malade et fatigué qui ne s'est pas adressé à son peuple depuis un certain 8 mai 2011, où lui-même avouait les limites des personnes de sa génération. À ajouter à leur esprit cartésien, les dégâts enregistrés dans les institutions dont il avait la charge, mais dont il n'était pas informé. Finalement, le dernier mot est revenu à ceux qui ont voulu, à n'importe quel prix "vendre encore son image" même si cette dernière a été, depuis longtemps, amortie par l'âge et ternie par les méfaits sulfureux de ses proches. Maintenant, quid de la suite des événements ? Certains partis politiques n'ont pas tardé à réagir. Ceux qui avaient décidé de boycotter les élections, convaincus d'avance que la transparence ne sera pas encore au rendez-vous, sont ceux qui ont bien vu, connaissant le fonctionnement du système pour l'avoir pratiqué comme adversaire. Les autres, à l'exemple de Djil Djadid ou du PT, et des indépendants comme Ben- flis, semblent pris au piège dans une course où ils se voient programmés comme lièvres malgré eux. Il est encore trop tôt pour tirer les enseignements complets de cette élection pas comme les autres, où la procuration est devenue la règle et l'administration la gérante. Nom Adresse email