En l'absence d'informations sur les élections prochaines, ou prosaïquement face à l'opacité de la vie politique, le champ est devenu libre à toutes les interprétations de la plus sulfureuse à la plus laudative. Cette littérature alimente la presse, mais démontre, d'un autre côté, l'ambiguïté dans laquelle le pouvoir se maintient pour gagner du temps. Un temps rendu nécessaire pour assainir son propre camp, victime de soubresauts successifs après la maladie du Président. Cette situation est aussi propice pour que des acteurs politiques (en majorité ceux qui lui sont proches) y vont de leur propre déclaration au sujet de sa maladie, de la révision de la Constitution, alors que l'on sait pertinemment qu'ils n'ont été ni mandatés et encore moins mis au parfum des secrets du sérail. En face, à part quelques trublions courageux ou téméraires, la majorité des partis de l'opposition préfère attendre que le ciel connaisse une éclaircie pour sortir à découvert. Pour certains, ils attendront qu'on leur fasse signe avant d'entrer en scène. Nous ne parlons pas des partis qui se sont engouffrés dans un soutien total et entier à l'actuel Président, l'invitant, le forçant même à briguer un quatrième mandat, alors que lui n'a rien demandé et encore moins sollicité. Ce n'est, certes, pas l'envie mais la force physique nécessaire pour rempiler qui fait défaut. Le fera-t-il ? Rien n'est sûr, si on en juge par le comportement de ceux qui sont censés faire partie de son cercle qui ont redoublé d'appétit jusqu'à ternir son image. Une image qu'il a toujours voulue propre et un exemple à laisser pour les générations à venir. Ceci est partiellement vrai sauf que le contre-pouvoir que constituait une partie de l'Armée a été ramené à un seul centre de décision, aux mains de ce même Président. À ce jour, la décision lui appartient et tout un chacun est suspendu à sa prochaine sortie qui déterminera l'avenir du pays. S'il décide de se représenter, il n'aura que des lièvres en face de lui puisque la partie est gagnée d'avance. S'il décide de se retirer, il y aura un espoir que la transition soit de passage en Algérie. Pour conclure, la déclaration de Bouteflika à Sétif le 8 mai 2012 sur le passage de relais est toujours d'actualité : le président se considère-t-il comme un homme politique qui pense aller aux élections ou souhaite-t-il être "cet homme d'Etat qui pense à la prochaine génération". O. A [email protected] Nom Adresse email