"Il est tout à fait possible de collaborer avec un concurrent, à condition que celui-ci soit respectueux de la loi et que cela se fasse dans des conditions de concurrence loyale", a expliqué Saâd Damma. Les quatre jours du Mobile World Congress (MWC) se terminent ce soir. Saâd Damma, P-DG de Mobilis, a multiplié les réunions de travail et a abouti à de nombreux accords. L'un des plus importants concerne la colocalisation, à savoir le partage des antennes (BTS) avec les concurrents. Il s'agit d'une pratique courante à travers le monde. De nombreux opérateurs concurrents décident de partager leurs équipements, ce qui permet de réduire leur empreinte environnementale autant que leurs dépenses. Cette pratique va donc être adoptée entre les deux plus anciens opérateurs algériens de téléphonie mobile. Mobilis était en négociation avec Djezzy sur cette question depuis plusieurs mois. Un accord-cadre avait été signé par les deux opérateurs au début de l'année 2014. Il prévoit de discuter, au cas par cas, des possibilités de partager ces espaces. Une première étape, qui est désormais confortée par l'aval du premier responsable de Vimpelcom, le CEO de la maison mère. Pour M. Damma, cet accord constitue la preuve que les concurrents peuvent travailler ensemble pour développer la qualité du réseau en Algérie. "Il est tout à fait possible de collaborer avec un concurrent, à condition que celui-ci soit respectueux de la loi et que cela se fasse dans des conditions de concurrence loyale", explique le P-DG de Mobilis. L'intérêt de participer à un tel évènement réside également dans la recherche de solutions techniques pour améliorer la qualité du réseau. La compagnie Ericsson, par exemple, propose à Mobilis des solutions de compression des vidéos. Avec l'arrivée de la 3G, le volume de la data qui va circuler sur le réseau est appelé à fortement augmenter. Le risque de se retrouver avec des connexions lentes et moins efficaces est réel. M. Damma souhaite anticiper cette situation en appliquant ce type de solutions. Son intérêt s'est, en outre, porté sur les solutions qui permettent d'identifier les réels besoins des usagers et de personnaliser l'offre qui leur est destinée. Le P-DG de Mobilis est séduit par l'idée de proposer, dans un futur proche, des services à la carte. "Si un client opte pour un volume x de data et qu'il a un jour besoin de l'augmenter, il pourra le faire instantanément en ligne", explique M. Damma. Les futures offres seront donc personnalisées, évolutives et modulables. Mais avant d'en arriver à de telles offres, l'objectif de Mobilis est d'augmenter le nombre de ses clients 3G. Pour cela, l'opérateur a besoin que le smartphone se démocratise. La future bataille sera donc celle du prix des terminaux. Au cours des quatre jours de cette exposition, M. Damma a enchaîné les partenariats avec les plus importants équipementiers pour la partie mobiles. Samsung, ZTE, Huawei et même le géant américain Apple, par ailleurs, grand absent du MWC. Il s'agira de proposer des packs "mobile+abonnement". Ainsi, l'engagement du client envers l'opérateur permet de réduire le prix du terminal. Baisser le prix du smartphone est, d'ailleurs, l'une des grandes tendances de cette édition du MWC. Nokia a donné le la en mettant sur le marché plusieurs terminaux à moins de 50 euros. Le P-DG de Mobilis a, également, réussi à renforcer l'engagement de ces partenaires équipementiers. Le CEO de ZTE, maison mère, a donné son accord pour "mettre davantage la main à la poche", raconte M. Damma, notamment dans le domaine du sponsoring. À ce sujet, la direction de Mobilis annonce officiellement que l'opérateur est, désormais, l'unique sponsor du Championnat national de football DI et DII. A. H. Nom Adresse email