Le Président-candidat s'est présenté, hier vers 17h, accompagné de son frère Saïd Bouteflika, pour déposer son dossier de candidature à l'élection présidentielle du 17 avril auprès du Conseil constitutionnel. Il est presque midi. Une dizaine de journalistes, photographes et caméramans avaient déjà pris place depuis deux heures devant le siège du Conseil constitutionnel à El-Biar (Alger). L'information sur l'intention du président Abdelaziz Bouteflika, 77 ans, de déposer, le jour même, et personnellement, son dossier de candidature avait mis les médias en état d'alerte. L'attente fut longue devant la bâtisse, dont les portails étaient fermés tout au long de la journée. Les journalistes ont été invités à prendre place à l'extérieur de l'immeuble, afin d'attendre l'arrivée du Président-candidat. Un important dispositif de sécurité a été bien évidemment mis en place et les services de l'ordre géraient la circulation, assez fluide en début de journée. L'arrivée du Président était alors attendue vers 14h. Cependant, rien ne confirmait cette information. Au moment où le Président était attendu, Ali Benhadj, ex-leader du FIS dissous, surprend la foule de journalistes et se pointe devant l'immeuble du Conseil constitutionnel en brandissant une petite pancarte verte sur laquelle est écrit "Le Conseil institutionnel est un appareil politisé", accusant ainsi ladite institution de partialité en faveur du Président-candidat. Ali Benhadj est aussi vite embarqué dans une voiture par des agents de police en civil. Vers 15h, une file de plusieurs fourgons blancs traversent le boulevard du 11 décembre 1960, avant de s'arrêter devant le siège du Conseil. On y découvre, par ailleurs, le logo de la campagne présidentielle pour la première fois, collé sur ces véhicules, ainsi que des affiches montrant le Président embrassant le drapeau et sur lesquelles est écrit en caractères rouges, en arabe : "Le président Bouteflika va bien, l'Algérie va mille fois mieux". Les fourgons rentrent par l'accès gauche du siège du Conseil constitutionnel pour y déposer une centaine de cartons qui contiendraient les formulaires de candidature, puisque certains médias avaient annoncé dans la journée 3 millions de signatures de citoyens à travers les 48 wilayas. Ce qui était certain, c'est que le Président n'allait pas passer par l'accès principal, puisque le portail droit, en bas de l'immeuble donnant accès au parking, a été ouvert et les journalistes ont été invités à prendre place juste en face. Ce n'est qu'une heure après, vers 17h, que le cortège présidentiel arrive enfin sur les lieux. Les véhicules blindés noirs entrent directement dans le siège et le Président a été difficilement aperçu à travers les vitres fumées, assis sur le siège avant, faisant signe de sa main droite. À sa sortie, les journalistes sont autorisés à prendre des images sans le cordon de sécurité imposé avant, à l'arrivée du Président-candidat, par le dispositif policier. La voiture présidentielle ralentit à la sortie du siège du Conseil constitutionnel afin de permettre aux photographes et caméramans d'avoir leurs images : un président souriant, saluant la foule de sa main droite. Le véhicule du Président était suivi par celui de son frère Saïd, lui aussi tout en sourire. Une poignée de citoyens, qui étaient regroupés en face de l'immeuble, scandaient des slogans de soutien et lançaient des youyous. On pouvait même approcher le cortège pendant son défilé au ralenti pour quelques secondes avant qu'il ne reprenne sa route. Abdelaziz Bouteflika venait de déposer son dossier de candidature. F. B Nom Adresse email