Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a déposé, hier, personnellement le dossier de sa candidature auprès du Conseil constitutionnel. Il était 16h45 quand le cortège présidentiel fait son apparition. Il ralentit devant le cordon sécuritaire mis en place. Le président de la République, à bord d'un véhicule BMW noir, assis à côté du chauffeur, salue de la main droite les journalistes, les caméramans et les photographes présents en force. Les représentants des médias ont été interdits de franchir le grand portail du Conseil constitutionnel à l'exception du caméraman de la télévision nationale. Un dispositif sécuritaire a été mis en place. Les unités spéciales de la police et de la gendarmerie nationales ont été mobilisées ainsi que les agents chargés du maintien de l'ordre. Malgré le temps pluvieux, des dizaines de citoyens se sont déplacés pour « voir » le président de la République, confie un père de famille accompagné de ses deux enfants. Des journalistes et des correspondants de presse sont venus tôt le matin. « On a consulté le site du conseil constitutionnel. Le président de la République n'était pas programmé dans le planning ». En effet, avant l'arrivée du cortège, neuf fourgons transportant les cartons des signatures étaient déjà sur les lieux. « Il s'agit de 4 millions de signatures dont 18.000 d'élus », a signalé un membre de la coordination chargée de la collecte des signatures. Le Président était accompagné de son frère Saïd venu à bord d'un autre véhicule. C'est vers 17h54 que le cortège du présidentiel sort du grand portail sous haute surveillance et sous les applaudissements et les youyous des citoyens et des commerçants du centre commercial d'El Biar. Il salue les nombreux citoyens présents sur place et porte la main sur sa poitrine tout en souriant à une vieille dame qui criait : « C'est vous qui resterez dans notre cœur pour toujours, on vous soutient ». Le cortège a été « mobilisé » ainsi pendant près de sixminutes. Les policiers ont trouvé des difficultés pour canaliser les citoyens et les photographes pour dégager la circulation. « Une ambiance particulière. Aujourd'hui on est soulagés », dira un gérant d'un commerce situé à proximité du Conseil constitutionnel.