Le premier examen de passage est terminé pour la course à la présidentielle. Les portes du Conseil constitutionnel se sont fermées, hier à minuit, pour délibérer sur la recevabilité des dossiers, que déjà des doutes sur la suite de l'opération planent. Benflis dénonce dès à présent la fraude qui aurait commencé en piochant dans l'état civil national. C'est dire que l'ambiance est déjà polluée et que la suite sera à venir d'ici le rendez-vous du 17. Si, de son côté, la secrétaire générale du Parti des travailleurs met au pilori la clientèle du Président qui pollue le champ politique, le candidat Benflis, lui, dénonce des coups bas. Le décor planté n'invite pas à l'optimisme, et il serait triste de donner une telle vitrine, aussi bien aux citoyens qu'à l'étranger. On pensait que ces comportements, d'une période révolue, ne survivaient encore que dans quelques dictatures africaines qui côtoient le marasme au quotidien. Le spectacle désolant que nous ont offert les députés et les sénateurs, élus nationaux, lors de l'ouverture de la session de printemps, constitue un exemple d'immaturité politique tant il relève de l'infantilisme. On avait des gosses délurés à la récré, ou des hooligans après un but marqué par leur équipe. Surexcités, ils faisaient peine à voir tant à qui ferait le plus de bruit et de gesticulations. Cette propension, encore inconnue dans nos mœurs, du moins à ce niveau, dans la vassalisation non forcée, ne joue pas en faveur de la personne portée en idole. Elle le dessert, au contraire. Comme cet unanimisme aveugle qui veut que l'on soit plus royaliste que le roi quand le roi n'a rien demandé, sinon qu'on le laisse tranquillement gérer sa maladie. Ce redoublement d'acharnement n'est pas pour honorer l'image du pays qu'on a peiné à rendre sortable et vendable, comme il ne contribue en rien à un quelconque espoir d'instaurer un jour une gouvernance transparente ou aborder une transition sur du velours. Ces débordements qui fusent de toutes parts, de façon désordonnée, sont peut-être les prémices du début de la fin tant le bloc, hier homogène, est l'objet de fissures qui seront difficiles à recoller. O A [email protected] Nom Adresse email