Le 4e mandat d'Abdelaziz Bouteflika a suscité une vague de colère qui a gagné la Toile depuis que celui-ci a déposé sa candidature, lundi dernier, au Conseil constitutionnel. Entre humour, indignation et manipulation, les internautes algériens se déchaînent. Tout a commencé avec des photographies sur le réseau social Facebook, montrant une poignée de personnes en plein préparatifs d'un sit-in devant la faculté de Bouzaréah, et qui se faisait appeler "Non au 4e mandat de Bouteflika". Plusieurs pages et groupes ont été ainsi créés, alors que d'autres existant déjà consacrent la totalité de leur publication à la prochaine élection présidentielle, à l'exemple de "DZWikileaks", "Contre le 4e mandat de Tab Jnanou", "40 millions de jeunes pour dire non au 4e mandat de Bouteflika", "Mouvement Barakat"... Ces pages mobilisent des milliers de profils dont les administrateurs relayent infos, images photoshop, ainsi que les commentaires qui affluent et qui révèlent à la fois le sens de la dérision et l'implication des utilisateurs Internet. De plus, l'appel de Djamila Bouhired aux citoyens, pour sortir dans la rue le 15 mars prochain n'a fait que donner un élan de soutien à ces mouvements de contestation. "J'appelle tout Algérien soucieux de défendre la démocratie, la justice et la liberté, tant rêvées par nos martyrs, de se joindre à cette initiative pacifique dans les 48 wilayas et partout dans le monde", a-t-elle écrit dans son appel, dont certains avaient émis quelques réserves sur son authenticité. Cependant, le mouvement Barakat a confirmé hier après-midi, sur sa page Facebook, l'intention de Djamila Bouhired, actuellement à Gaza, de soutenir les manifestants, et ce, après avoir pris contact avec ses proches. Affaire à suivre. Quand les humoristes s'éclatent Les Algériens sur la Toile ne manquent pas d'humour. Les spécialistes de la retouche photoshop, très prisés sur les réseaux sociaux, notamment depuis le fameux match Algérie-Egypte, excellent avec des publications à l'humour acerbe et hilarant. Parmi ces images qui font le buzz, cette affiche détournée de la série culte Breaking Bad où l'on fait allusion à la cooptation qui caractérise le jeu électoral, et représentée par plusieurs personnalités politiques, dont le président Bouteflika, son frère Saïd, le Premier ministre Abdelmalek Sellal, la SG du Parti des travailleurs et candidate à l'élection présidentielle, Louisa Hanoune, etc. Les podcasters sont, eux aussi, toujours aussi créatifs. Une vidéo de DZJoker, réalisée avec deux autres podcasteurs (Anes Tina et MG Dz), fait le tour de la Toile en ce moment. Avec un propos subtile et critique, DZJoker met l'accent sur le décalage entre les citoyens et les politiques, et le rapport entre ces citoyens justement et les élections. Cette vidéo, qui a enregistré jusque-là 106 656 de vues sur la chaîne YouTube, a été précédée, en janvier, par un clip réalisé par le célèbre podcaster, Anes Tina, intitulée Message au Président, un rap dans lequel il demandait à Bouteflika de renoncer à un 4e mandat. Cette vidéo a enregistré jusqu'à présent 418 987 de vues. "Le Petit Journal" se joint à la fête ! Si l'on se déchaîne tous azimuts du côté algérien, les médias étrangers qui passent l'actualité algérienne au crible, mettent eux aussi la main à la pâte. L'émission de divertissement "Le Petit Journal" de Canal +, qui propose un regard décalé sur l'actualité, s'intéresse de plus en plus au président Bouteflika et à sa candidature. Après son décryptage du montage des images de l'ENTV, il y a quelques semaines, l'équipe de Yann Barthès est revenue, avant-hier, à la charge, en décortiquant les images de Bouteflika déposant son dossier de candidature au Conseil constitutionnel, en osant même un petit sketch sur "le monteur de Canal Algérie". Cette dernière émission fait le buzz sur les réseaux sociaux, et en plus du Président-candidat, elle s'est intéressée à la déclaration d'Abdelmalek Sellal, qui a comparé Bouteflika à la chancelière allemande Angela Merkel. Intitulé "Il a parlé !", le numéro du "Petit Journal" du 4 mars a suscité une vague d'indignation sur la Toile, puisque beaucoup d'internautes ont accusé "le clan Bouteflika de manigances". F. B Nom Adresse email