Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, a décidé de geler l'activité complémentaire des praticiens hospitaliers jusqu'à la révision de la loi. Abdelmalek Boudiaf met un terme à la possibilité offerte aux praticiens hospitaliers d'exercer aussi bien dans le public que dans le privé. La décision a été prise, mardi, lors d'une rencontre qui a regroupé le ministre de la Santé, plusieurs gestionnaires hospitaliers privés et les directeurs de santé de wilaya. L'annonce a été faite par Mme Latifa Zaïdi, inspectrice centrale au ministère de la Santé, qui s'exprimait, hier, sur les ondes de la Chaîne III. "Le ministère de la santé, dans le cadre de sa politique de régulation, essaye d'organiser l'activité des établissements privés en commençant par le gel du temps complémentaire et l'interdiction à certains personnels de la santé de travailler de façon anarchique dans les établissements privés", a affirmé Mme Zaïdi. L'inspectrice argumente cette décision en relevant une différence de contexte. "Le temps complémentaire a été institué dans le but de valoriser les salaires des praticiens hospitaliers. Aujourd'hui, le problème ne se pose plus parce qu'il y a eu de réelles augmentations salariales pour les praticiens hospitaliers", a-t-elle justifié. Mais sur le terrain, la réalité est que la grande majorité des établissements de santé privés fonctionnent grâce au concours de ces personnels hospitaliers. Ce qui pose un réel problème d'application de cette interdiction. "Cette question a été abordée, mardi, lors de la rencontre avec les gestionnaires privés et le ministre les a invités à y réfléchir ensemble lors des prochaines assises de la santé qui seront organisées les 2 et 3 avril. Il y aura une concertation avec les partenaires privés, les partenaires sociaux et le conseil de l'ordre pour repenser le système national de santé dans sa globalité", explique Mme Zaïdi. L'inspectrice promet, néanmoins, que les contrevenants risquent des sanctions administratives allant de "la suspension de l'activité de l'établissement jusqu'au retrait de l'agrément, c'est-à-dire la fermeture définitive de l'établissement". Une fois amputées d'une grande partie de leurs effectifs, faudra-t-il s'inquiéter du devenir des 167 cliniques privées existantes et des 166 en cours de réalisation ? Pour l'inspectrice, le gel du temps complémentaire ne pose aucun problème car, selon elle, "les deux secteurs sont complémentaires". "Nous envisageons d'intégrer le secteur privé dans le système national de santé en créant une complémentarité public-privé", a-t-elle déclaré. Mme Zaïdi souligne l'importance de l'offre de soins du secteur privé, notamment s'agissant des soins spécifiques. Pour elle, "le secteur privé peut contribuer à la densification du parc des équipements médicaux, à une meilleure prise en charge mais aussi à la formation des ressources humaines car certains établissements privés font appel à des partenaires étrangers dans des spécialités très particulières". S'agissant des honoraires demandés par les établissements privés, l'inspectrice a annoncé que "la tarification en vigueur date de 1987 et sa révision devient très urgente". Elle précise, en outre, que la collaboration avec le ministère du Travail et de la Sécurité sociale est nécessaire pour "unifier la tarification dans un système de contractualisation et de réforme hospitalière, aussi bien dans les structures publiques que privées". A. H Nom Adresse email