Abdelmalek Boudiaf a indiqué que lorsqu'il est arrivé à la tête du département de la Santé, « il a reçu des doléances, des requêtes et des audiences pour mettre de l'ordre dans le secteur ». La plupart de ses interlocuteurs ont jugé que « l'activité complémentaire était en train de bousiller le secteur de la santé ». Le ministre avait pris la décision de geler la loi 85-05, relative à la protection et la promotion de la santé jusqu'à nouvel ordre. « La nouvelle loi sanitaire va résoudre les problèmes auxquels est confronté le système de santé en Algérie », a-t-il soutenu. Le ministre a ajouté qu'il n'est pas venu pour juger les personnes. Bien au contraire, « je suis votre avocat », a-t-il assuré en direction des gestionnaires des cliniques privées. Pour lui, il n'y a pas de différence entre les secteurs public et privé. « C'est de la santé des Algériens qu'il s'agit », a-t-il martelé. « Tant que je suis à la tête de ce ministère, je veillerai à ce que le secteur de la santé soit adapté aux normes internationales ». S'inspirant du modèle turc, M. Boudiaf a déclaré que « c'est le secteur privé qui tire le secteur public vers le haut ». Son souhait serait de réaliser la même chose en Algérie. Avant de conclure son intervention, le ministre a invité l'assistance à participer aux assises nationales de la santé qui auront lieu les 2 et 3 avril prochain. Les établissements hospitaliers privés connaissent des anomalies. Le directeur général du service de la réforme hospitalière, Larbi Abid, a relevé, hier lors d'une rencontre avec les responsables des cliniques privées, en présence du ministre, « que le secteur souffre de plusieurs lacunes ». Il dénonce, entre autres, « le recours de la plupart des cliniques au personnel du secteur public ». « Certaines d'entre elles font travailler un personnel paramédical sans aucune qualification. Plusieurs EHP ramènent des praticiens étrangers pour attirer les patients », a déclaré M. Abid. L'intervenant a déploré, par ailleurs, que certains établissements refusent de laisser accéder à leurs services les inspecteurs de la DSP ou du ministère de la Santé. Il a aussi indiqué que certains praticiens exercent dans des cliniques privées avec des décisions autorisant l'activité complémentaire datant de 2010, 2011 et 2012. Les gestionnaires des cliniques affirment, pour leur part, qu'ils « souffrent de manque de personnel médical, notamment de sages-femmes ». Ils affirment que plusieurs médecins travaillent « au noir » chez eux de peur de dévoiler leur double vacation, notant que plusieurs médecins sont des retraités des établissements publics. Etat des lieux 421 établissements hospitaliers privés ont été recensés et 230 sont en cours de réalisation. La capacité totale en lits d'hospitalisation est estimée à 4.661. Les centres d'hémodialyse et les cliniques médico-chirurgicalesa arrivent en tête, avec respectivement 163 et 162 centres. Les cliniques d'ophtalmologie et ORL comptent 56 cliniques. Selon les données du ministère de la Santé, 12 wilayas ne possèdent aucune clinique privée. Les centres d'hémodialyse représentent plus de 50% de la totalité des établissements de jour fonctionnels. Enfin, signalons que 33 centres d'hémodialyse, disposant de 348 générateurs, n'ont pas bénéficié jusqu'à présent de la convention Cnas.